Lifekit : la nouvelle génération d'entrepreneur est arrivée

Lifekit : la nouvelle génération d'entrepreneur est arrivée

Publié le 10 juillet 2013

Lors de son assemblée de clôture, la mini-entreprise Entreprendre Pour Apprendre (EPA) a reversé l’intégralité de ses bénéfices à l’association humanitaire Congo Action. 

Lifekit est une mini-entreprise EPA du tonnerre

L’ensemble de l’équipe de Lifekit remet le chèque à l’association Congo Action


« On ne dirige pas, on supervise ». Étonnant de voir à quel point Nasserine Samaran, 15 ans, a bien intégré son rôle de PDG dans la mini-entreprise Entreprendre pour Apprendre (EPA) Lifekit. Une maturité que l’on retrouve d’ailleurs chez tous ses camarades du collège Marx Dormoy à Paris dans le 18e arrondissement qui ont suivi le projet d’entreprise pendant l’année scolaire. Et ça a payé. À la différence de beaucoup des mini-entreprises EPA, Lifekit, a même réussi à gagner de l’argent.
Comment ? Grâce à la conception et la commercialisation de kit de survie pour SDF. Au début, les 12 membres de la mini-entreprise EPA avaient bien pensé à une dynamo portable ou un cendrier de poche. « Trop compliqué », explique Emmanuelle Saux, directrice de la communication de Lifekit. « On aurait dû sous-traiter » la fabrication du produit, poursuit-elle. Ce sera donc un kit de survie.

« Je l’ai un peu harcelé »

Encore faut-il le fabriquer. « Au début, c’était compliqué », raconte Jason Nzuzi-Camar, du service technique. Que ce soit pour l’idée générale, les matériaux à trouver, les travaux à réaliser, tout était à inventer. « On a parlé beaucoup avec les autres services », précise JasonRésultat, en quelques semaines, Lifekit a pu sortir un prototype du kit. À l’intérieur, le SDF peut trouver une brosse à dents, savons et d’autres produits hygiéniques. Il peut également mettre ses effets personnels sans que l’objet ne soit trop encombrant.
Reste maintenant à trouver un sponsor afin de produire les kits en grande quantité. Un travail de communicant en somme. Grâce à ses relations familiales, la Directrice de la communication Emmanuelle a pu s’entretenir avec un haut responsable de la SNCF. « Je l’ai un peu harcelé », avoue-t-elle d’ailleurs. Il faut dire qu’elle a réussi à l’avoir au téléphone « au bout de deux semaines ». Ce qui ne l’a pas empêché d’être emballé. « Dans l’après-midi, il nous a rendu la convention signé ». Eh oui, on peut avoir 15 ans et obtenir un budget de 2000 euros. Ce qui a permis à la mini-entreprise de vendre l’ensemble de leur production à l’association « Les enfants du canal ».lifekit-specimen

Une expérience « magnifique »

Résultat, la mini-entreprise Lifekit a dégagé 3105 euros de bénéfices. « C’est très rare », remarque Évelyne Caraffini, Directrice Île-de-France de l’association Entreprendre pour Apprendre (EPA). Et comme si cela ne suffisait pas, les collégiens ont décidé « à l’unanimité » de reverser l’intégralité de l’argent récolté à l’association Congo Action. Décidément, ces jeunes ne sont pas comme les autres.
Mais l’aventure ne s’arrête jamais complètement. Pour l’année prochaine, les jeunes entrepreneurs ont eux-mêmes recruté les collégiens qui mèneront l’année prochaine la mini-entreprise EPA du collège Marx Dormoy. « On leur a demandé de venir motivés, bien habillés, avec une lettre de motivation ». Seuls les meilleurs ont été choisis. Il faut bien ça pour vivre une expérience «magnifique», selon les mots du Directeur de Lifekit, Toma Janhovic.
Autant dire qu’aux yeux de ces 12 collégiens, l’entrepreneuriat est une affaire entendue.

 Tancrède Blondé

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