Management : comment débloquer une crise du type Copé / Fillon ?

Management : comment débloquer une crise du type Copé / Fillon ?

Publié le 23 novembre 2012

Tout le monde se gausse du psychodrame à l’UMP. En revanche, plus personne n’esquisse le moindre zygomatique quand une tension de cet ordre apparaît dans l’entreprise. Et pourtant, il faut bien débloquer la situation.
management copé fillon organisation UMP politique PS égo gestion de crise entrepreneurUne logique infernale. En à peine cinq jours, l’UMP s’effondre comme un château de polystyrène mangé par les termites. Plus de président, plus de « famille politique », plus rien… La faute à un imbroglio électoral qui a exacerbé l’antagonisme de deux hommes. Deux ambitions sur lesquels, comme on l’a vu, le compromis ne peut plus trouver de prise. « Y’a pas de qualité de regard », remarque Arnaud Riou, auteur de « Oser parler et savoir le dire » et coach de dirigeants.
« Copé la joue victorieuse, mais son regard trahit une exaspération. De l’autre, Fillon est plus dans une attitude de bouderie », poursuit-il. Un sentiment de « déjà-vu » ? C’est que vous avez probablement vécu une tension analogue dans votre entreprise. En fait, c’est même certain ! D’après une étude de OPP, leader international des tests psychométriques, 85% des salariés a été confronté à une situation de conflit sur leur lieu de travail. La moitié d’entre eux pour des raisons d’égo. Comme quoi les dirigeants de l’UMP n’en ont pas le monopole.

Toujours laisser une porte de sortie

Mais que faire, dans le cas où une situation de conflit exploserait dans l’entreprise ? « Déjà, savoir si on fait partie du problème ou non », réplique Laetitia Heslouis, dirigeante de Czazen, spécialisée dans la gestion des risques psychosociaux en entreprise. Eh oui, en temps de crise, on peut difficilement être juge et parti. C’est seulement après que le dirigeant pourra chercher à savoir ce que chacun pense. « Ce qui est déjà un début de réponse », explique Laetitia Heslouis.
« Le mieux serait que les protagonistes trouvent le moyen de se mettre à la place de l’autre », continue la dirigeante de Czazen. Mais voilà, les personnes aux égos surdimensionnés ont cela de commun avec le granite qu’ils sont très difficiles à modeler. D’autant plus vrai, « quand on ne donne pas [aux protagonistes du conflit NDLR] la possibilité de sortir ce qu’ils ont en eux », éclaire à juste titre Arnaud Riou. Eh oui, tous les spécialistes du management le répètent : « le ressenti reste le plus court chemin vers la frustration et donc la démotivation. »

« Ralentir les évènements »

Et si rien ne marche ? « Il devient alors nécessaire d’engager un médiateur ». Autrement dit, la solution Juppé. « Il faut qu’il soit totalement extérieur et emphatique », détaille Laetitia Heslouis. Une caution morale que peut très bien remplir le chef d’entreprise. En effet, n’est-il pas censé d’être au-dessus des partis ? Oui, mais à la condition d’avoir « le courage d’aller dans le nœud du blocage », justifie Sébastien Henri, auteur de « Quand les décideurs s’inspirent des moines.
Concrètement, le médiateur qu’est devenu le dirigeant doit trouver le moyen de “ralentir” les évènements. “Il faut qu’ils écoutent la cascade de l’intérieur, celle qui vous permet de prendre du recul”, continue Sébastien Henri. Une vraie discipline à faire adopter. Car cela suppose d’intégrer un temps pour la méditation. Allez dire ça à un politique ou un entrepreneur qui vivent toujours dans l’action.

@TancredeBlonde

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