Montebourg célèbre les inventeurs – entrepreneurs français

Montebourg célèbre les inventeurs – entrepreneurs français

Publié le 20 février 2013

À l’occasion de la première édition des « objets de la nouvelle France industrielle », Arnaud Montebourg s’est exercé à l’art du « stand-up » à l’Américaine pour éclairer les talents de 3 entrepreneurs français.

Montebourg, en inlassable promoteur du "Made in France"


Ambiance tamisée, lumière de contre-jour et scène vidée de ses habituels canapés et pupitres. Avec l’inauguration des soirées « objets de la nouvelle France industrielle », Arnaud Montebourg a fait rentrer le ministère dans l’ère de la « keynote address », format plus sobre, mais aussi plus interactif. L’occasion pour le ministre, lorsque le « show démarre », de rappeler que l’ambition de cette soirée est de redonner confiance aux Français dans leur capacité d’innovation.
« Il s’agit d’abord d’une bataille dans les têtes. Nous devons reprendre confiance en nous-mêmes », explique-t-il sur un ton volontaire. Pour cela, il a rappelé les nombreux inventeurs – entrepreneurs qui ont peuplé l’histoire de France : d’Ambroise Paré, inventeur de la technique des ligatures des artères, à Denis Papin, concepteur de la machine à vapeur, ou encore Roland Moreno, le premier à avoir imaginé le système de la carte à puce.

Deux startups aux ambitions mondiales

Mais comme le passé ne suffit pas, il faut bien « mettre en avant des entrepreneurs, des inventeurs et des créateurs qui ne sont pas forcément mis en lumière et qui, pourtant, participent de l’innovation, de la France industrielle de demain ». Au premier desquels on retrouve Gonzague Issenman, co-fondateur de Stentys, fabricant de « stent » nouvelle génération pour soigner encore plus efficacement les infarctus du myocarde.
« En 2006, ce n’est encore qu’une idée », rappelle Gonzague Issenman. Mais, grâce au soutien du fonds Sofinnova, d’Oséo et, raconte-t-il drôlement, des « Assedic », la start-up a réussi à créer une minuscule prothèse qui maintient de manière souple les parois d’une artère. Résultat, après une hausse de 77% pour l’année 2012, le chiffre d’affaires de Stentys atteint aujourd’hui 2,53 millions d’euros. Une très belle performance sachant que le produit a été commercialisé depuis 2 ans à peine.

Des nouveaux standards internationaux

« Après 13 ans passés en Californie, j’ai décidé de revenir en France créer des entreprises ». Tout le monde l’a compris, l’autre entrepreneur de la soirée, Philippe Pouletty, co-fondateur de Deinove, n’aime pas faire comme tout le monde. Il faut dire que la mise à jour d’une bactérie naturelle, capable de « ressusciter », ouvre des perspectives commerciales insondables. À tel point qu’au lieu « de créer le premier produit qui nous venait en tête, nous avons demandé pendant 9 mois à des scientifiques de réfléchir avec nous ».
Bien leur en a pris, aujourd’hui ils créent le bioéthanol de deuxième génération. Une « première mondiale » qui simplifie et rend moins onéreuse la fabrication de ce carburant, moins polluant. À partir de cette bactérie révolutionnaire, Deinove compte « créer aussi de nouveaux antibiotiques » et bien d’autres applications. Avec un objectif simple : « établir de nouveaux standards » de produits. Standards dont ils comptent bien être les leaders mondiaux incontestés à court, moyen et long terme.

« L’innovation dans une grande boîte n’est pas chose aisée »

Et puis, « ce qui est bon pour la société doit l’être également pour l’entreprise », rappelle Patrick Oliva, directeur de la prospective et du développement durable de Michelin, dernier venu à présenter son objet industriel. Autrement dit, dans le cas du fabricant de pneumatiques, moins gourmand en énergie fossile. Ce qui l’amène à présenter la dernière trouvaille du groupe : la « roue motorisée ».
Accrochés derrière la roue, les moteurs peuvent – chacun – aller jusqu’à 50 chevaux. Résultat, 40% d’énergie sont économisés. Mieux, ces roues motorisées obligeront-elles à terme de repenser totalement le design et l’intérieur de la voiture, allégé du poids de son moteur. Alors, bien entendu, Michelin dispose de plus grandes marges de manœuvre que les startups. Mais, qu’on ne s’y trompe pas : « l’innovation dans une grande boîte n’est pas chose aisée », détaille Patrick Oliva. « Il faut convaincre les partenaires constructeurs, les équipementiers ».
À croire qu’innover n’est jamais chose aisée.

@TancredeBlonde

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