Virer… en toute cordialité

Virer… en toute cordialité

Publié le 16 janvier 2014

licenciement
N’importe quel entrepreneur est amené à renvoyer un jour ou l’autre un de ses collaborateurs. Ce qui ne vous empêche pas de rester un gentleman.
« Tu peux venir me voir cinq minutes ». Ça y est, le mot est lâché. Vous allez pour la première fois de votre vie de responsable « virer » un de vos collaborateurs. La belle affaire. Vous auriez bien voulu éviter l’épreuve, mais il faut bien se rendre à l’évidence : il/elle est mauvais à son poste, ses collègues le détestent et sa période d’essai se termine vendredi soir. Trois bonnes raisons « d’en finir », mais de manière cordiale. Vous n’êtes pas un monstre non plus.

Pas d’émotion, c’est du business

Bon, vous allez peut-être lui briser le cœur. L’option ne vous réjouit pas, mais sa personnalité ne colle vraiment pas à l’entreprise. Et puis, le renvoyer ne veut pas dire que vous ne l’aimez pas. Bon là, c’est le cas, mais il ne faut pas qu’il s’en rende compte. Vous gérez une entreprise, pas un groupe de prière.
Avant de recevoir la personne en question, définissez précisément avec vos associés, responsables juridiques, la marche à suivre. C’est évident, mais ne l’oubliez pas. Ce serait bête de se faire attaquer aux prudhommes pour une vulgaire question de procédure. Il ou elle ne loupera pas cette opportunité de se faire belles vacances sur votre dos.
Après le rituel « nous allons devoir terminer notre collaboration », expliquez-lui de façon rationnelle votre décision. « Nous avons besoin de quelqu’un de plus expérimenté à ce poste » ou, plus abrupte, « je ne suis pas sûr que vous épanouissiez bien chez nous ». Pas besoin de mentir ou de la jouer fine, le désormais ex-collaborateur a besoin de ça pour avancer dans sa carrière.

Ne crachez pas sur l’avenir

Comme toute entreprise, vous avez besoin de protéger votre réputation. Et, on dira ce qu’on voudra, mais les phrases du type : « je n’ai jamais vu, en 20 ans de carrière, un responsable marketing aussi nul que vous », ne vont pas dans le sens souhaité. Vous avez envie qu’on se batte pour aller chez vous ou non ? Alors, ne les brisez pas.
D’autant qu’on ne sait jamais de quoi l’avenir est fait. Il (elle) a beau être ingérable, rien ne vous dit qu’il n’est pas le prochain Marc Simoncini. Ce serait bête qu’il crache sur vous pendant une trentaine d’années à cause d’un regrettable : « je ne veux plus jamais voir votre petite tête souris ». En même temps, on ne parle pas comme ça aux gens.
La personne renvoyée doit comprendre que si le professionnel n’a pas fonctionné, vous appréciez ses efforts pour améliorer le sort de l’entreprise.

Donnez-lui un coup de pouce

À l’évidence, ce conseil ne s’appliquera jamais à votre dernier CDD qui vous a hurlé dessus pour ne pas avoir rangé la cuillère dans le bon tiroir. Ah la schizophrénique… Ni à cette ingénieuse stagiaire qui arrivait systématiquement à 11 h 30 à cause de « sa mère malade ». Son compte Facebook, laissé malencontreusement ouvert sur son ordinateur de bureau, l’aura trahie trop tôt.
Quant aux autres, si vous pensez qu’ils peuvent convenir à d’autres entreprises, n’hésitez pas à le soutenir. Il vous en sera éternellement reconnaissant et le fera savoir partout où il travaillera.
Il faut dire, vous êtes tellement un gentleman.

 Tancrède Blondé

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