Virgin Megastore : le produit culturel a-t-il un avenir en France ?

Virgin Megastore : le produit culturel a-t-il un avenir en France ?

Publié le 7 janvier 2013

En cessation de paiement, la disparition programmée de Virgin Megastore pose la question de l’avenir du marché des produits culturels en France.

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une remise en question profonde traverse le secteur de la culture


CULTURE – Le sort en est jeté. Avec la convocation d’un comité d’entreprise extraordinaire au 7 janvier, la direction de Virgin semble bien vouloir achever son aventure en France. La faute à une stratégie commerciale axée sur la vente de CD et DVD. Totalement dépassé à l’ère du téléchargement illégal et d’internet en manière générale. Et ça ne date pas d’hier.
D’après le Syndicat National de l’édition Phonographique, les ventes de disques se sont effondrées en à peine 7 ans. Pire, la musique, traditionnel fleuron de l’industrie, ne représente plus 45% de l’ensemble des ventes de CD. Loin des 95% des ventes, recensés en 2002. Résultat, la firme britannique a été obligée de licencier 200 salariés, bientôt 1000 aujourd’hui, en comptant les 26 magasins restants en France.

Hadopi a fait des heureux

Même constat du côté de la Fnac, grand concurrent devant l’éternel. Chaque année, son chiffre d’affaires rétrécit un peu plus : 3,2% en 2011. Pire. Elle a perdu plus de 7,5 millions d’euros au premier semestre 2012. Conséquence de quoi, son propriétaire, le groupe PPR, a-t-il décidé de la revendre le plus vite possible. À croire que les marges sont plus « évidentes » chez Gucci et ses autres marques de luxe.
Or, rien n’est plus faux. Pour ne prendre que l’exemple d’Apple, iTunes a récolté 1,04 milliard d’euros de chiffre d’affaires en Europe sur l’année 2010 / 2011, pour 63 millions d’euros de bénéfices. D’autant plus impressionnant que les ventes ont progressé de 41,4% par rapport à l’exercice précédent. Eh oui, malgré toutes les critiques, Hadopi aura tout de même réussi à faire des heureux.

« Les gens veulent un service »

Mais pas uniquement la musique, tous les autres produits culturels se vendent également bien par internet. D’après un baromètre Médiamétrie//NetRatings 2012 publié pour le compte de la Fédération de e-commerce et de ventes à distance (FEVAD), 49% des achats sur le Net le sont pour un produit culturel.
Dernière preuve de la profitabilité des produits culturels, le nombre d’entrepreneurs qui se lancent dans le secteur. Une tendance qui s’explique, selon Helène Mérillon, co-fondatrice de You Boox, par le fait que « les gens veulent avoir accès à la culture comme un service ». Autrement dit, qui vient directement à eux. Et ça, Virgin n’a jamais su comment l’intégrer dans son business. En tout cas, pas assez vite. La preuve, avec You Boox qui, malgré un budget marketing inexistant, a réussi à rassembler déjà 40.000 utilisateurs autour de sa bibliothèque numérique.
Une leçon que tout aspirant entrepreneur se doit de retenir.

@TancredeBlonde

 

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