Indus'trip : Dimitri Pleplé a choisi son camp, il n'y a pas que les startups dans la vie

Indus'trip : Dimitri Pleplé a choisi son camp, il n'y a pas que les startups dans la vie

Publié le 13 juillet 2017

Dimitri Pleplé s’est lancé un défi: celui de faire le tour de France… des usines, et à vélo. Convaincu, que l’industrie du Futur repose sur l’homme, il souhaite sensibiliser les plus jeunes à cet univers.

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Widoobiz: Passer son mois de juillet dans des usines ça ne fait pas rêver tout le monde, toi si ?
Dimitri Pleplé: Il faut croire! Je suis avant tout passionné par ce milieu. J’ai eu l’occasion de visiter de nombreuses usines dans le cadre de mes études à Central Supelec mais j’avais un sentiment de frustration car on ne prenait pas forcément le temps de discuter avec les gens sur le terrain. J’ai aussi eu envie de faire ce tour de France pour éclairer les gens sur ce qu’est réellement une usine. Si je peux contribuer à changer le regard de certaines personnes sur le secteur de l’industrie ce sera déjà une satisfaction.
W: Justement, que se cache-t-il vraiment dans nos usines?
D.P: Je ne peux pas vous dire s’il se cache des choses mais je peux vous dire qui sont les personnes qui y travaillent. Pour la plupart ce sont des gens passionnés, qui ont un savoir faire technique qui se transmet avec l’expérience, il faut en avoir conscience. On entend souvent que les métiers industriels sont répétitifs, sans réflexion, sans responsabilité, où il n’y a pas besoin d’être créatif. C’est absolument faux. En France l’industrie est cachée. On ne voit pas les usines, peut-être qu’on ne nous pousse pas à aller les voir non plus d’ailleurs donc quand on ne connaît pas on s’imagine ce que l’on veut.

« La plupart du temps, j’ai eu le sentiment d’être dans des usines où les gens sont heureux »

W: Le sujet du moment c’est le bien être en entreprise. Lors de ton périple, tu as rencontré des salariés heureux ?
D.P: Je ne vais pas vous mentir, je suis aiguillé par les responsables quand j’échange avec les salariés alors j’imagine qu’ils me présentent des salariés heureux! Mais en se baladant, on ressent quoi qu’il arrive l’ambiance. On entend si le directeur appelle ses employés par leur prénom par exemple, si on nous sourit. Et la plupart du temps, j’ai eu le sentiment d’être dans des usines où les gens sont heureux. Après, il y a toujours des entreprises qui se revendiquent d’un mode de management en particulier où l’humain prime mais qui ne l’appliquent pas forcément, ou qu’à moitié !  
W: À travers les témoignages que tu as récoltés, qu’est-ce qui t’a frappé ?
D.P: Que l’industrie est un secteur qui bouge bien plus qu’on ne l’imagine. Les personnes avec qui j’ai échangé m’ont toutes dit qu’il n’existe pas un jour qui ressemble à un autre dans leur usine. Il se passe toujours quelque chose, un dysfonctionnement par exemple. Ce qui est également beaucoup ressorti c’est le côté travail en équipe et la solidarité.
W: Y a t-il eu un témoignage qui t’a marqué plus qu’un autre?
D.P: Tous mes échanges ont été passionnants et le sont toujours d’ailleurs puisque je continue mon tour de France des usines encore une dizaine de jours. Je me souviens de Marie-Christine, 58 ans qui a travaillé toute sa vie dans la même usine Pocheco. C’est une entreprise écologique de production d’enveloppes qui d’ailleurs est devenue “célèbre” grâce au documentaire Demain. Marie-Christine est passionnée par son métier et par son entreprise. En un quart d’heure elle a réussi à me faire revivre l’évolution de l’usine et à la fois, elle a su prendre du recul et me parler du mode de gestion de l’entreprise, m’expliquer pourquoi ça marche. C’était très enrichissant.
W: Un jour tu seras peut-être patron de l’une de ces usines…
D.P: Qui sait… Ce qui est certain c’est que même si je deviens patron, je ne veux jamais perdre le contact avec le terrain. C’est ce qui permet d’échanger avec les équipes et d’être dans le concret car on participe à la production de pièces.  
Et après être passé dans les usines de L’Oréal, LVMH ou McCain, Dimitri poursuit son aventure et sera notamment chez Butagaz le 19 juillet prochain.

@Julie Galeski

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