Montaigne : l'humanisme adapté aux entrepreneurs

Montaigne : l'humanisme adapté aux entrepreneurs

Publié le 15 septembre 2014

 
montaigne
La pensée du philosophe français de la Renaissance continue d’inspirer les humanistes quatre siècles après sa disparition. Voici ce que les entrepreneurs doivent en retenir.
« Parce que c’est lui, parce que c’est moi ». De toutes les phrases que Michel de Montaigne a écrites dans sa vie, c’est probablement celle-ci qui a le mieux traversé les siècles. Et pourtant, l’œuvre du philosophe dépasse de très loin cette déclaration d’amitié adressée à son ami La Boétie.
Dans ses Essais qui restent son œuvre majeure, Montaigne est le premier penseur, après Saint Augustin, à livrer intégralement sur le papier ses pensées profondes. Un livre qui « ne sert à rien » selon ses dires, à l’exception peut-être d’une connaissance plus approfondie du « psychisme humain ». Une étude qui intéressera, à n’en pas douter, les entrepreneurs.

 « Je m’avance vers celui qui me contredit »

Bien avant que le terme de relation client n’apparaisse dans tous les manuels de marketing, Montaigne invite ses contemporains à aller au-devant de ceux qui ne sont pas d’accord avec eux. À ses yeux, une confrontation ne peut apporter que des choses positives. Une position plutôt osée quand on sait que Montaigne a vécu en pleine guerre de religions.
En tout cas, un entrepreneur doit se rappeler qu’un client mécontent venu vous le dire est un client qui vous veut du bien. Une règle qui ne se vérifie pas dans 100 % des cas, mais presque.

 « La vraie liberté est de pouvoir toute chose sur soi »

Si la volonté était un métier, il est très probable qu’elle prenne les traits d’un entrepreneur. Au centre de son entreprise, celui-ci est tout simplement obligé de développer une grande capacité « de faire ». Au risque sinon de voir disparaître tout ce qui a été accompli jusqu’à présent.
Une exigence qui donne cette liberté suprême à l’entrepreneur : le droit de faire ce qu’il veut, quand il le veut.

« Tout ce qui peut être fait un autre jour, le peut être aujourd’hui »

À croire que Montaigne a travaillé dans un open-space au mois d’août pour se rendre compte de ce mal.
Malgré la nonchalance dont ses contemporains l’ont souvent affublé et l’héritage de son père qui l’a mis à l’abri du besoin, Montaigne a été un grand travailleur. Magistrat, écrivain, maire de Bordeaux, soldat, diplomate, le philosophe est resté un homme d’action, bien que dégagé des jeux de pouvoir et d’influence.
Il n’aurait pu, sans une force de travail conséquente, être capable de nourrir pendant une vingtaine d’années ses Essais.

« Je ne trouve rien de si cher que ce qui m’est donné »

Par cette phrase somme toute simple, Montaigne rappelle que le don reste une valeur très puissante. Que ce soit pour dans le cadre d’une opération marketing ou dans la vie du dirigeant, une action « désintéressée » donne toujours des résultats à court ou moyen terme.

« C’est une belle harmonie quand le faire et le dire vont ensemble »

Une des grandes forces du penseur est aussi d’accorder son discours à ses actes. Ses Essais le prouvent du début à la fin. Une harmonie bénéfique pour soi-même, mais également pour son entourage. En effet, n’a-t-on pas envie de suivre une personne qui fait ce qu’elle dit ?
Rien ne vous empêche de faire de même.

Tancrède Blondé

Vous aimerez aussi

0 commentaires

Laisser un commentaire