L'Art de diriger : les secrets pour manager autrement

L'Art de diriger : les secrets pour manager autrement

Publié le 26 avril 2017

Pour célébrer les 25 ans du Prix de l’Entrepreneur de l’Année organisé par EY, HSBC, partenaire de l’évènement a réuni des « dirigeants » d’horizons foncièrement différents autour d’un sujet commun : l’art de diriger. 

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Quatuor à cordes sur une symphonie de Franz Schubert


Quel point commun rassemble un cuisinier, un chorégraphe, et un chef d’orchestre ? Tous sont des managers d’équipes. En ce sens, manient-ils « l’art de diriger » d’une main de fer dans un gant de velours ? Thierry Marx, Chef de cuisine doublement étoilé dirige ses équipes en appliquant sa méthode du RER (Rigueur, Engagement, Régularité ), quand Ucka Ludovic Ilolo, chorégraphe depuis plus de 25 ans, associe le terme « diriger » au fait d’incarner une direction.

Thierry Marx, chef de cuisine : « Diriger, c’est aussi trouver les hommes qui conviennent à la mission »

Maîtrise du geste, du temps, et du feu. Chef étoilé et réputé pour sa cuisine moléculaire, Thierry Marx manage chaque jour les cuisines du prestigieux restaurant du Mandarin Oriental. Adepte des arts martiaux et des coutumes asiatiques, il s’inspire au quotidien de cette rigueur pour satisfaire ses clients gastronomes. « En cuisine, comme dans les arts martiaux, il faut savoir maîtriser son geste, son temps, et le feu. Dans mon métier, deux fois par jour pendant 2h, le temps vient se contraindre. Il faut donc donner une direction claire à ses équipes et avoir mis les bonnes personnes au bon poste. Diriger c’est aussi ça, trouver les hommes qui conviennent à la mission ».

Ucka Ludovic Ilolo, chorégraphe : « Diriger, c’est incarner quelque-chose de physique »

L’expression du corps comme guide. Chorégraphe depuis plus de 25 ans, Ucka Ludovic Ilolo intervient aujourd’hui au sein d’entreprises pour aider les directeurs et salariés à incarner une direction claire, à trouver leur place. Pour le danseur, la posture physique doit incarner une direction, comme il le prouve en faisant le test avec la salle. « Montrez moi le geste qui symbolise le mot diriger ». Pour moi, diriger mes danseurs, c’est faire descendre mes idées les plus abstraites dans la matière la plus concrète avec une chorégraphie. En entreprise, c’est la même problématique. Les dirigeants, collaborateurs ont des idées mais il faut savoir comment les mettre en action ».

David Layani, président One Point : « Diriger c’est porter une vision et assumer la prise de risque »

À 22 ans il monte son entreprise, à 38 ans il affiche 80M€ de C.A. David Layani, président-fondateur du groupe One Point incarne la réussite entrepreneuriale. Issu d’une famille de la classe moyenne, son avis sur ce que symbolise le fait de diriger a fondamentalement changé depuis qu’il est lui même chef d’entreprise. « Quand j’étais plus jeune, diriger c’était pour moi une volonté de conquête assimilée à un statut social. Aujourd’hui, cette notion de hiérarchie a disparu. Diriger c’est porter une vison, accompagner ses salariés et assumer la prise de risque. One Point est une entreprise ouverte qui a mis fin aux statuts. La seule chose dont doit se prévaloir une entreprise, c’est le développement des compétences ».

Johan Farjot, chef d’orchestre : « Un bon chef doit avoir 10 000 wagons d’avance pour guider le groupe »

Diriger en s’inspirant de l’autre. « Un chef d’orchestre ne peut plus être le tyran qui obtient un résultat de génie en agitant les bras ». Pour Johan Farjot, chef d’orchestre, pianiste hors pair aux nombreux prix, la fonction de chef d’orchestre a évolué. Lui qui associe sa passion pour la musique à une douleur réussit à s’insérer dans l’énergie des musiciens qui jouent face à lui pour les guider vers un nouveau tempo. « Un bon chef d’orchestre doit avoir 10 000 wagons d’avance pour guider le groupe ». Un exercice qu’il met en pratique  sur une symphonie de Schubert avant de donner un cours de direction accéléré. « D’abord on écoute l’orchestre, puis on essaie d’influer sur la musique avec nos gestes ».

Valérie Gauthier, HEC Paris : « L’art de diriger, c’est la capacité à donner du sens à ce qu’on fait pour soi et pour les autres »

Être soi, dans la transparence. Professeure à HEC Paris et titulaire de la chaire Leadership HEC-Pernod Ricard, Valérie Gauthier met un point d’orgue à « savoir-relier », connecter les hommes entre eux, pour obtenir des relations de qualité. « Pour diriger, il faut être dans la transparence. La première relation que l’on a c’est la relation à soi, qui s’étend à la relation à l’autre puis à celle du monde. L’art de diriger c’est aussi la capacité à donner du sens à ce qu’on fait pour soi, et pour les autres ».

@Julie Galeski

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