80 ans d’appels gaulliens

80 ans d’appels gaulliens

Il y a des dates comme ça. Le 18 juin en fait partie. 18 juin 1815 Napoléon solde les derniers espoirs de l’Empire à Waterloo. 18 juin 1940, Charles de Gaulle, lance un appel à la France et (son Empire) depuis Londres après une défaite sans précédent face aux armées allemandes. Depuis 80 ans maintenant, ce moment fait partie de l’Histoire nationale, et pas un responsable politique ne manque de s’y référer. Alors que le pays sort d’une crise sanitaire sans précédent et que la crise économique s’annonce, retour sur cet appel, passé à l’époque inaperçu.

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C’est avec Aurélie Luneau, docteure en Histoire et qui vient de sortir L’appel du 18 juin aux éditions Flammarion, que nous revivons cette soirée de juin 1940 qui allait marquer l’histoire nationale. Ce soir-là naît la légende de celui qu’on appelait alors « le général micro ». « L’appel du 18 juin est tout à la fois un texte, des mots, un esprit, un style. Pour frapper les consciences et enlever les âmes. Pour convaincre et rassembler autour de lui.

 » C’est la création d’une mythologie et le nouvel alpha du rapport entre l’homme politique et le pays. En creux, c’est aussi une histoire de radios, avec ses hommes, ses tensions, ses luttes internes.

Héritage

Au-delà du simple appel Aurélie Luneau dessine une trajectoire, celle qui transforme un enfant de famille bourgeoise en homme providentiel. Cette figure tutélaire, devenue incontestée du de Gaulle comme chef, retrouve toute son actualité au rythme des crises du pays. Combien de fois entend-on, « il nous faut un de Gaulle à la tête de l’état ». Chacun essayant, plus ou moins habilement, de s’approprier cet héritage. De mimer les postures pour combler le vide, donner le change. Et l’auteur de souligner : « après l’allocution du président Emmanuel Macron, le 16 mars 2020, annonçant le confinement décrété des Français pour lutter contre la pandémie du coronavirus. Cette formule « nous sommes en guerre ». Certains esprits « humoristiques » ont d’emblée fait l’analogie entre ce discours et celui d’une autre guerre ». Et Plantu de détourner le fameux « les français parlent au français » par un « les confinés parlent aux confinés ».

 

 

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