Startupper : Thomas Barret de The Morning Company fait le bilan de l'année

Startupper : Thomas Barret de The Morning Company fait le bilan de l'année

Publié le 15 décembre 2016

Pour la fin de cette année, Widoobiz a demandé à Thomas Barret de nous faire le bilan de cette année qui n’est pas du tout terminée. 

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On arrive à la fin de l’année. Pour une startup comme la tienne, c’est l’heure du bilan ou c’est encore trop tôt ?

C’est trop tôt pour parler encore de bilan. La moitié de mon chiffre d’affaires va se jouer dans les 10 prochains jours. J’ouvre un pop-up store aujourd’hui dans la galerie Vivienne. C’est là où tout va se jouer. Au-delà de cette période, je suis quand même content de voir que la gamme d’accessoires continue de grandir. J’ai sorti le livre The Morning Challenge. J’ai co-fondé The French Luxe, un collectif qui rassemble une cinquantaine d’entrepreneurs du luxe. En revanche, j’ai parié sur une com’ généraliste pour faire décoller ma marque et je constate ça ne suffit pas à générer les ventes que je souhaiterais. Je change donc mon fusil d’épaule.

Comment on se prépare à une période si cruciale pour son business ?

On tente d’anticiper le maximum de choses. Moi, j’ai voulu confirmer ma présence physique avec un pop-up store. Les gens peuvent manipuler le produit. C’est très important dans le secteur du haut de gamme et du luxe.

Mais, tu es tout seul ?

Factuellement, oui. Je n’ai pas de salariés. Mais, je travaille en permanence avec un designer et des artisans. C’est une sorte d’équipe décentralisée. Et puis j’ai des partenaires, comme Hop Fab que j’invite dans mon pop-up store. C’est une plateforme de mise en relation avec des artisans qui fabriquent des meubles design. Au lieu de l’acheter en magasin, le client peut choisir son meuble dans un catalogue ou le customiser pour avoir un produit unique. Nous allons pouvoir conjuguer nos efforts pour faire connaître le pop-up store et faire avancer nos deux marques respectives.

Tu en parles d’ailleurs sur ton blog qui rassemble énormément d’internautes. Qui est ton public ?

 Il y a deux types de populations sensibles à mon blog. Ceux qui se demandent à quoi ressemble cette vie d’entrepreneur. Ils se demandent s’ils ont envie de vivre la même chose. Ils retrouvent dans cet espace un témoignage réaliste. Les autres sont des entrepreneurs. Ils sont contents de voir que les autres ont les mêmes emmerdes qu’eux. Ils n’ont pas forcément besoin de se sentir rassurés, mais ils ont besoin de sentir cette solidarité que constitue cette aventure entrepreneuriale.

Pourquoi ça les touche ?

Je pense, en toute humilité, que c’est le côté authentique qui les intéresse. Il ne faut pas être dans un marketing d’auto-promo. Quand c’est la merde dans ton business, il faut savoir le dire. C’est ça qu’ils viennent chercher. Les moments de succès, on peut tous bien les vivre. En revanche, on cherche davantage de solidarité quand on est coincé.

À partir de quand tu as vu qu’il y avait un public ?

Dès le premier article ! J’expliquais tout simplement que je me mettais devant mon ordi avec une question simple : qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire. J’ai exposé mes 4 commandements de conduite pour cette entreprise. L’article a été partagé près de 100 fois. C’était une vraie surprise.

D’autres articles ont suscité des retours particuliers ?

Une fois j’ai parlé du Baby blues du crowdfunding. C’était après ma campagne de financement. À ce moment, tu travailles à fond, tu demandes à tout ton réseau de te soutenir et tu te rends compte que ton projet t’intéresse beaucoup plus que le reste du monde. Et après, quand tu lâches la pression, tu peux avoir un moment de flottement. Et bien, plein de gens m’ont écrit pour me dire qu’ils avaient vécu la même chose. Enfin, les relations avec mes fournisseurs qui ne parlent pas du tout le même langage que moi, font marrer les gens.

Et le succès est là. À tel point que le blog s’est même transformé en livre ?

J’ai décidé en fin d’année dernière d’autoéditer une centaine d’exemplaires d’un livre qui serait issu du blog. C’était une façon pour moi d’avoir un exemplaire tangible de ce que j’écrivais et de pouvoir l’envoyer. Un d’entre eux est tombé dans les éditions Marabout qui m’a contacté pour éditer le bouquin. C’est une demi-surprise, parce que ça n’aurait jamais pu tomber chez eux si je ne l’avais pas autoédité. De l’autre côté, je ne suis pas allé les chercher.

On est en période électorale. Tu donnes ton avis sur l’élection ?

Pas vraiment. Je n’essaie pas de donner mon avis, mais mon expérience très concrète de la semaine. Ça m’amène à discuter de mon emprunt bancaire ou des aides Bpifrance, mais sinon cela reste plutôt anecdotique. Je n’ai pas envie de donner mon avis ou des conseils. Je ne me sens pas qualifié. L’important, c’est d’avoir une ligne claire sur le blog. Que les gens sachent ce qu’ils viennent chercher. Ce qui ne m’empêche pas d’avoir des convictions.

Qu’est-ce qui te fait réagir chez un candidat ?

Les programmes m’intéressent partiellement. Une psychologue d’Harvard, Amy Cuddy explique que l’avis d’une personne se forge sur les 5 premières secondes sur deux critères : la confiance et la compétence. C’est pareil pour moi. Les programmes changent, les hommes et les femmes politiques, beaucoup moins.

Mais, tous les candidats semblent avoir la compétence nécessaire ?

Oui, mais je n’ai pas le même niveau de confiance dans chacun des candidats. La façon dont s‘exprime un politique compte également. Il faut parfois dire : nous avons raté cela. Les politiques qui admettent leurs échecs sont ceux qui génèrent le plus de confiance à mes yeux. Après, je regarde les programmes de chacun et je choisis celui qui semble être le plus en phase avec la réalité de ce que je peux connaitre. Sachant que, ma réalité n’est pas celle des Français.

À droite, on sait à qui on a désormais affaire. Est-ce qu’il y en a un dans la primaire socialiste qui t’intéresse plus particulièrement ?

Ce n’est pas une vérité, c’est un avis. Mais, pour moi, il y en a un seul capable d’incarner la gauche et d’influer positivement l’économie de marché.

C’est qui ?

Celui qu’on considère comme étant le plus à droite de la gauche.

Pour toi qu’est-ce qui est le plus important pour la mandature à venir ?

Je ne sais pas si j’aurais une mesure précise. Très sincèrement, il y a des enjeux pour les entrepreneurs, mais il y en d’autres qui sont largement supérieurs pour la France. Malgré tout, une des réformes majeures serait d’améliorer les règles de fonctionnement du marché du travail, afin de permettre une plus grande souplesse. Mais, je ne pense pas uniquement en tant qu’entrepreneur, mais aussi en tant qu’ancien salarié et Français qui veut que les choses changent.

Et tes enjeux à toi pour 2017 ?

Développer suffisamment la marque The Morning Comapny afin de pouvoir en vivre à la fin de l’année. C’est très concret. Je veux également continuer à élargir ma gamme de produits. Enfin, je réfléchis à la publication d’un nouveau livre.

Sur quel sujet ?

Sur les thématiques du travail au sein de l’entreprise. En gros, c’est décrypter sous un angle scientifique les meilleures méthodes de travail.

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