Comment faire parler ses employés timides ?

Comment faire parler ses employés timides ?

Publié le 15 octobre 2014

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Un entrepreneur doit pouvoir compter sur tous les membres de l’entreprise, même ceux qui affichent une timidité maladive.
« Et sinon vous en pensez quoi ? » À cette question simple, le dirigeant reçoit généralement une quantité de réponses intéressantes. Problème, elles viennent toujours des mêmes collaborateurs, un peu fort en gueule et soucieux de se faire bien voir dans l’espoir d’obtenir une promotion. Les personnes timides, elles, restent toujours muettes, même si leurs yeux avouent clairement vouloir dire quelque chose.
Une réaction somme toute normale au regard de James Detert, professeur à l’école de Management Cornell’s Johnson Graduate School. « Nous développons un mécanisme de défense très profond, ce qui nous rend très prudents vis-à-vis des personnes plus haut placées dans l’organigramme de la société », explique le professeur.

« Oh, t’as vu Corinne, la bourde qu’elle a dite à la réunion de ce matin »

C’est la raison pour laquelle d’ailleurs les entrepreneurs ont intérêt obtenir des informations de personnes avec qui ils ne sont pas directement en contact. Au risque sinon de passer à côté de quelque chose d’important et de voir surgir de manière inopinée un problème. Oui, mais comment faire quand les gens ne parlent pas ?
De manière générale, le silence signifie que les gens ont peur. Peur de dire quelque chose d’inapproprié, peur de déplaire à son supérieur, peur « d’aller trop loin ». Pour rompre l’omerta, l’entrepreneur doit réfléchir aux meilleurs moyens d’assassiner cette culture bien française de la dérision. « Oh, t’as vu Corinne, la bourde qu’elle a dite à la réunion de ce matin ». Jamais, un collaborateur doit se sentir « bête » d’avoir dit quelque chose.

« Pas une feuille de cigarettes ne doit vous séparer entre vous et vos cadres »

Un travail de longue haleine que certains dirigeants approfondissent grâce à des réunions en tête à tête. « Paradoxalement, les gens qui travaillent pour vous ont plus de mal à parler sans frein à leur N+1 qu’au dirigeant en personne », explique un entrepreneur qui préfère rester discret, afin de ne pas vexer ses chefs d’équipes.
Des cadres qui doivent absolument être sur la même position que le dirigeant. « Pas une feuille de cigarettes ne doit vous séparer entre vous et vos cadres », ajoute James Detert. Si l’entrepreneur sent certains freins de la part de ses managers, il a intérêt à en parler avec eux. À la fin, ils doivent sentir que « vous allez essayer de changer les choses », insiste Detert.
Au final, personne n’est timide quand il a compris que son intérêt coïncide avec celui de l’entreprise.

 Tancrède Blondé

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