Débat Macron – Le Pen :  « il faut mettre le style au service des idées »

Débat Macron – Le Pen :  « il faut mettre le style au service des idées »

Publié le 3 mai 2017

À quelques heures du dernier débat qui opposera Emmanuel Macron et Marine Le Pen, tous les regards sont tournés vers celui qui, en moins d’un an a réussi à se placer en favori pour devenir le chef d’État français le plus jeune jamais élu. Un seul objectif : convaincre les indécis. 

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« Un homme qui a les attributs d’une femme, un femme qui a les attributs d’un homme » résume Evelyne Platnic-Cohen. Malgré la vague de soutiens dont a profité le fondateur d’En Marche, l’ancien Ministre de l’Économie doit encore convaincre les derniers indécis, de droite, comme de gauche. La faute, sans doute, à un comportement dans lequel certains électeurs ne se retrouvent pas.
« Ce soir, nous allons assister à une guerre des comportements, plus qu’à une guerre des idées. D’un côté, Marine Le Pen annonce des faits, elle est très affirmative même si ces faits sont faux. De l’autre, Macron est beaucoup plus dans la relation humaine, dans le consensus, un peu à la Barack Obama. Mais la candidate du Front national sait devant qui elle joue et a énormément fait évoluer son style. Elle va dans le registre de Macron, alors que lui n’arrive pas à aller dans son registre », analyse Evelyne Platnic-Cohen, fondatrice de Booster Academy.

Macron, un intellectuel français qui doit travailler son comportement pour convaincre les Français

Un registre beaucoup moins froid qu’il ne pouvait l’être quelques années plus tôt. Désormais, sur chaque plateau télé, la fille de Jean-Marie Le Pen rappelle qu’elle est la « maman de trois enfants », joue sur sur le fait d’être une femme et sourit quand elle ne rit pas.
« Le problème avec Emmanuel Macron, c’est qu’il est un intellectuel français. Depuis toujours on lui apprend que les idées sont plus importantes que le comportement ou la gestuelle. Certains Français n’arrivent pas à s’identifier à Macron du fait de sa monotonie lorsqu’il s’exprime », explique la fondatrice de Booster Academy.
Quinze ans plus tôt, Jacques Chirac refusait de débattre avec le père Le Pen. En 2017, la stupéfaction de voir le FN au second tour n’est plus aussi forte. Une certaine banalité s’est d’ailleurs installée.
« Il faut mettre en garde les auditeurs de ce soir de bien faire la différence entre les idées et le comportement. Il faut faire très attention à ne pas tomber dans le piège du style de Marine Le Pen. Macron peut faire les choses, mais il doit les exprimer mieux que ce qu’il fait déjà. Il doit absolument travailler son comportement s’il veut convaincre ceux qui n’ont pas encore pris parti », conclut la spécialiste de la négociation.

@Julie Galeski

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