Prise de décision : pourquoi il ne faut pas se presser

Prise de décision : pourquoi il ne faut pas se presser

Publié le 24 avril 2014

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Quand les événements vont dans le mauvais sens, la pression est forte pour changer son processus de prise de décision. N’en faites rien.
« Il faut tout changer ! ». Acculé par la perte d’un ou plusieurs contrat, la plupart des dirigeants et responsables prennent la décision de tout chambouler. Personnes, stratégie, modèle économique, personne n’est à l’abri de passer à la trappe. Or, du changement à la précipitation, la frontière, certes nébuleuse, est bien souvent franchie. Une envie de révolution dont « il faut se méfier », estime Laurent Falque, co-auteur avec Bernard Bougon de « Discerner pour décider ».
Car la stabilité est la clé de voûte de réussite d’une entreprise. Elle s’adapte, évolue en fonction des différentes problématiques. Au risque, sinon, de ne jamais pouvoir accomplir un objectif structurel. « Il faut du temps au temps », selon la formule consacrée. Et ce, même si les difficultés restent importantes. Pour ne donner qu’un exemple, Elon Musk, malgré son intelligence et sa créativité, est entré en dépression pendant des mois, avant de réussir à lancer son engin spatial.

Se forcer à se donner le choix

Un exemple que tous les entrepreneurs peuvent comprendre. Manque de trésorerie, obligation de licencier une partie de l’équipe, ou tout simplement fermeture de l’activité, les raisons d’angoisser ne manquent pas . Problème, apeurés à l’idée de manquer une information importante, les responsables en danger « micro-managent » leurs équipes. Ils ne les lâchent pas, les abreuvent de questions, modifient les habitudes de travail. L’ambiance en prend un coup.
Mais, parfois, il faut bien changer. Avant de démarrer quoi que ce soit, « la personne doit avant tout rester sereine », indique l’expert de la décision. Pour cela, il faut savoir prendre du champ. « La question du temps est essentielle », ajoute-t-il. En clair, il faut se donner plusieurs choix avant de prendre une décision. Pas simple, quand on est un homme ou une femme d’action, comme tout entrepreneur. Il doit néanmoins accepter de sortir de la décision d’instinct pour appuyer, articuler une décision rationnelle.

Ne fuyez pas la réalité

Même chose si une employée décide de partir. Au lieu d’accepter une rupture à l’amiable, un dirigeant averti doit se demander les raisons profondes de ce départ. « Il faut que l’entrepreneur prenne le temps de poser les questions, mais aussi que le collaborateur accepte de réfléchir », assure Laurent Falque. Aux yeux de l’expert, une décision ne doit pas être prise avant 6, 8, voire 15 jours. « Ne fuyez pas la réalité du présent ». Une autre solution, bien plus pertinente, peut très bien émerger grâce à ce temps.
Enfin, la prise de décision ne peut dépendre du regard de l’autre. « Il faut y prendre garde », prévient l’auteur. « Tout ce qui touche à l’égo peut nous pousser à prendre de mauvaises décisions ». L’objectif ne doit jamais être perdu de vue. Les bonnes décisions sont à ce prix.
 

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