On ne peut pas dire que Gérard Mulliez ait froid aux yeux. Le fondateur du groupe Auchan et troisième fortune de France s’est invité à une réunion de jeunes militants communistes de Lille. La raison ? Une affiche où l’entrepreneur apparaît avec la mention « milliardaire, profiteur de la crise ». Une infamie aux yeux du créateur d’entreprise.
Le quotidien La voix du Nord raconte qu’au départ, les jeunes communistes ne reconnaissent pas l’homme d’affaires. « J’ai vu un monsieur pousser la porte, explique un militant dans le quotidien. Je l’accueille, il me regarde et il me dit : « Vous n’êtes vraiment pas gentil avec moi ». » Un dialogue de sourds courtois démarre entre les militants et le roi de la distribution française.

« Une once d’action vaut une bonne théorie »

Les jeunes du PCF lui explique qu’il « fait tourner à fond un système » qu’eux-mêmes dénoncent. De son côté, Gérard Mulliez rappelle qu’il crée des emplois avec ses supermarchés. Il ajoute aussi qu’à leur âge il était déjà à la tête de plusieurs magasins. Alors ce n’est pas avec le « charabia idéologique » de ces jeunes militants qu’il compte s’arrêter.
Mais, c’est peine perdu. Gérard Mulliez n’aura pas fait changer d’avis son auditoire. L’entrepreneur est reparti en voiture au bout de quelques minutes. Après cette visite inattendue, la section du Nord-Pas-de-Calais du PCF a indiqué qu’elle ne comptait pas mettre un terme à la campagne d’affichage. Ce qui, au final n’étonnera personne.
Comme disait Friedrich Engels, compagnon de route de Karl Marx, « une once d’action vaut une bonne théorie ». Autant dire qu’à ce jeu-là, Gérard Mulliez s’avère probablement plus fort que Marx lui-même.

Tancrède Blondé