« Si possible pas juif » : toutes ces phrases interdites dans une offre d'emploi

« Si possible pas juif » : toutes ces phrases interdites dans une offre d'emploi

Publié le 10 février 2015

Cela tombe sous le sens, mais une offre d’emploi ne peut comporter de caractères discriminants sur la couleur de peau, la religion ou l’origine ethnique. Mais il en existe d’autres. Petit rappel nécessaire. 

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C’est ce que l’on appelle une très mauvaise publicité. NSL Studio, une agence graphique parisienne, a publié la semaine dernière une offre d’emploi dans laquelle elle annonce vouloir recruter une personne « rigoureuse, bien organisée » et… « si possible, pas juif(ve) ». En quelques minutes, l’annonce a fait le tour de Twitter et des réseaux sociaux. L’annonce a bien été retirée 35 minutes après sa diffusion. Mais le mal est fait.
Afin de ne pas tomber sous le coup de la loi, les entrepreneurs doivent saisir que la discrimination ne touche pas uniquement la couleur de la peau, l’origine ethnique, la religion ou la nationalité. Voici un petit guide pratique des erreurs à éviter, si vous ne voulez pas vous retrouver dans un tribunal.

« Cherche un célibataire en bonne condition physique et aux yeux bleus »

Avec cette simple phrase, l’entrepreneur affiche sur son offre d‘emploi, non pas un, ni deux, mais trois critères discriminants. Sur le principe, l’employeur n’a pas à demander des caractéristiques physiques spécifiques dans son offre d’emploi.
Il existe cependant des exceptions : les métiers de mannequins, de modèles ou d’artistes amenés à interpréter un rôle bien spécifique. Pour ne donner qu’un exemple, on ne fera pas jouer le rôle de Martin Luther King par un suédois aux allures de Viking. Il faut savoir rester cohérent.

« Nous cherchons un mécanicien »

Même si des métiers sont traditionnellement exercés par des hommes (ouvrier en bâtiment) ou des femmes (assistante de direction), l’employeur ne doit pas spécifier de genre sur son annonce.
Dans l’idéal, il vaut mieux inscrire le nom du poste au masculin et au féminin et ajouter l’abréviation H/F ou homme ou femme : « consultant(e) H/F », « directeur(trice) H/F », « assistant maternel/assistante maternelle H/F », « graphiste H/F ».

« Âgé entre 25 et 35 ans »

Toutes limites d’âge maximum/minimum sont interdites dans les offres d’emploi. Même les mentions « junior » et « senior » sont à prendre avec des pincettes. En dehors du monde de la finance, des assurances, du consulting et de l’informatique, il est préférable de ne pas utiliser ces mots.
De manière générale, les entrepreneurs gagnent à utiliser les termes de « débutant » ou « expérimenté ». Et si vous craignez tout de même d’être taxé de discrimination, l’employeur peut spécifier la nature du contrat : contrat d’apprentissage, contrat d’alternance, etc.

« Poste à pourvoir également pour les personnes en situation de handicap »

Même si la formule part d’un bon sentiment, l’entrepreneur peut se retrouver attaqué en justice pour discrimination à l’embauche.
Ce qui ne doit pas empêcher de remplir ses obligations en terme d’emploi pour les personnes handicapées. Dans ce cas, il est préférable d’inscrire la mention suivante : « à compétences égales, priorité aux travailleurs handicapés et autres bénéficiaires de l’obligation d’emploi ».

« Langue française maternelle exigée »

Attention, si cette exigence n’est pas directement liée avec les tâches demandées, l’employeur peut se retrouver en difficulté. Pôle Emploi explique dans une note qu’il « ne peut être exigé d’un candidat qu’il possède une langue maternelle ». Il pourra, tout au plus, demander un niveau bilingue.
À noter aussi que l’offre d’emploi doit obligatoirement être rédigée en français, si le lieu de travail est en France.

 Tancrède Blondé

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