Steve Jobs, patron d’Apple, est-il proche de la toxicomanie ?

Steve Jobs, patron d’Apple, est-il proche de la toxicomanie ?

Publié le 28 juillet 2011

Pour David Linden, professeur américain en neuroscience, le système de fonctionnement des leaders et des grands entrepreneurs est proche de celui de personnes dépendantes à l’alcool, la drogue ou le jeu… Bien évidemment, il n’est pas question de savoir si les patrons d’Amazon ou d’Apple se droguent mais plutôt d’étudier le rapport au plaisir des grands leaders.

Entrepreneur = toxicomane ?

Dans une tribune publiée sur le site du New York Times, le professeur David Linden constate que parmi les qualités observées chez les grands visionnaires, on retrouve une « tendance compulsive à prendre des risques et à toujours rechercher la nouveauté ». Qualité de tout bon entrepreneur ? Pas seulement puisque pour le professeur Linden, ces caractéristiques sont aussi emblématiques des accros au jeu, au sexe, aux stupéfiants…  Cependant, on imagine mal comment il est possible de comparer les charismatiques patrons, travailleurs et disposant de forts caractères, avec les toxicomanes très souvent en proie à leur addiction et en « manque de volonté ». Pourtant, il semblerait que le schéma des fonctions liées au plaisir et à la récompense explique une partie de ces similitudes.

Les personnes dépendantes veulent plus de plaisir mais le ressentent moins.

Le plaisir est provoqué par un signal dans notre cerveau que l’on appelle la dopamine et qui peut être déclenché par des « substances psychoactives » tel que la cocaïne, l’héroïne, l’alcool ou encore la nicotine. Aussi, la dopamine peut être activée suite à des actions dont l’issue est complètement imprévisible tel le joueur pariant dans une course de chevaux et qui y prend plaisir même s’il ne gagne pas d’argent. Dans ce contexte, le neurologue Linden avance le fait que le gain incertain est source de plaisir, ce qui est très utile pour les entrepreneurs se lançant dans la création d’entreprise, qui est en soi, une activité particulièrement exposé à l’incertitude !

La raison la plus répandue qui explique l’addiction viendrait du fait que les personnes « accros » ressentent le plaisir plus fortement que les autres et qu’il le cherche toujours plus fréquemment et plus intensément. Or, des recherches ont démontrés que « c’est en fait l’inverse qui se passe » souligne le professeur Linden. En effet, les personnes dépendantes veulent plus de plaisir mais le ressentent moins.

Recrutez les éternels insatisfaits !

De grands personnages, historiques ont été de grands accros (à la drogue ou à l’alcool) qu’ils soient artistes (comme Baudelaire) scientifiques (comme Freud) ou hommes d’État (comme Churchill et Bismarck). D’après le neurologue, le goût du risque, la recherche constante de nouveauté sont autant des traits caractéristiques des personnes accros que des traits caractéristiques de personnes recherchées sur le marché du travail. En effet, le cerveau qui peut les conduire à la dépendance peut aussi leur donner des qualités recherchées dans un emploi ou en cas de création. Le neurologue conclut en affirmant que « lorsque vous recherchez un leader pour votre entreprise, cherchez un éternel insatisfait, ayant besoin de plus de succès que les autres mais qui ne saurait pas l’apprécier. »

Mustafa Curlu

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