La science au service de l’ESS : 5 questions à Mélanie Marcel, fondatrice de SoScience

La science au service de l’ESS : 5 questions à Mélanie Marcel, fondatrice de SoScience

Publié le 21 octobre 2014

 
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Créée par Mélanie Marcel et Eloïse Szmatula en 2014, SoScience mobilise les chercheurs afin d’offrir aux entrepreneurs sociaux des programmes de R&D adaptés et à des prix accessibles. Le but est de permettre de créer des innovations disruptives pour relever des défis sociaux et environnementaux.

D’où vous est venue l’idée de SoScience ?

Ce projet découle de plusieurs constats. Le premier vient de notre expérience en tant que scientifiques : le monde de la science, en particulier les jeunes, sont en recherche de sens et essayent de rétablir un lien avec la société. Le second vient de notre expérience dans l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) : l’apport scientifique dans les projets de l’économie sociale est très restreint, ces mondes sont quasiment hermétiques et nous voulons les faire se rencontrer.
Enfin et surtout, ce projet vient de notre conscience des enjeux sociétaux actuels, et de la conviction que la science à un rôle important à jouer dans leur résolution.

Quel but poursuivez-vous ?

SoScience repose sur deux valeurs essentielles : l’excellence scientifique et l’impact social. Nous amenons les professionnels de la recherche (publique ou privée) à mener des travaux à partir d’idées d’entrepreneurs sociaux, de citoyens qui ont identifié un besoin, qui ont une idée audacieuse pour y répondre et qui ont besoin de la science pour la rendre possible.
Nous avons trois principes d’action fondamentaux :
– partir des besoins pour créer la technologie adaptée
– encourager la collaboration pour engendrer l’émulation
– utiliser la contrainte sociale comme levier d’innovation
L’innovation sociale est au cœur de notre démarche puisque chaque projet de recherche issu de nos collaborations s’attaque à un problème social ou environnemental.

Pouvez-vous nous parler du concept de Recherche Responsable ?

Le concept de RRI (Responsible Research and Innovation) est jeune (moins de 10 ans) : il s’agit d’une nouvelle approche de la recherche scientifique. Le but est de mettre en place de nouvelles méthodologies d’innovation pour faire émerger des technologies disruptives répondant aux grands défis sociaux et environnementaux de notre temps.
C’est une approche qui monte aux Etats-Unis mais est encore très embryonnaire en Europe. C’est une opportunité car la France est en pointe dans les deux domaines à la base de la Recherche Responsable : l’ESS et la Recherche scientifique.
Le chercheur reste un professionnel (qualité et pertinence scientifique) mais on écoute les besoins qui viennent de la base et le citoyen participe au processus de création avec ces professionnels.
De plus, c’est une manière de penser la recherche qui remet en question le schéma de silos par discipline ou par origine (public/privé). Cette approche privilégie la collaboration et la mutualisation des efforts, aussi bien que la transdisciplinarité.

SoScience, concrètement, comme ça marche ?

Nous offrons deux types de services autour de la recherche responsable :
– Sensibilisation : nous proposons des conférences et workshops en entreprise, centre de recherche ou établissement d’enseignement pour former au concept et aux enjeux de la recherche et de l’innovation responsable.
– Implémentation : le cœur de notre activité est la mise en place et le suivi de projets de recherche responsable. Dans ce cadre, les projets sont cofinancés par les différents acteurs prenant part à la recherche. Le service et la proposition de valeur diffèrent selon ces acteurs : programmes d’innovation pour les grandes entreprises / R&D pour les entrepreneurs sociaux / programme pédagogique et formation pour les écoles d’ingénieurs et les laboratoires.

Vous bénéficiez du programme de mentorat Moovjee, que vous apporte votre mentor ?

Le bénéfice d’avoir un mentor qui est aussi un entrepreneur est qu’il comprend vraiment nos problématiques dans tous leurs aspects : aussi bien le côté business que l’impact personnel.
C’est une ressource précieuse de pouvoir confronter notre point de vue, prendre du recul et remettre en question nos approches grâce au regard extérieur que le mentor porte sur notre projet.
Enfin, c’est aussi l’une des rares personnes qui n’est pas directement impliqué dans le projet et qui peut y apporter un regard froid et à la fois professionnel. Les bonnes idées qu’il propose grâce à l’expérience qu’il a déjà nous permettent d’avancer plus vite !

Dominique Restino 

Moovjee

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