Grippe aviaire : le problème est ailleurs… mais la startup Octopus Robots a la solution

Grippe aviaire : le problème est ailleurs… mais la startup Octopus Robots a la solution

Publié le 23 décembre 2016

⌈Interview⌋ : Avec Octopus Robots, Olivier Somville, compte bien diminuer le nombre de morts dus au phénomène de résistance microbienne qui a tué 700 000 personnes dans le monde en 2014. 

Vous aimerez aussi


Le problème n’est pas là où on le croit. selon les chiffres du ministère de l’agriculture, 32 foyers de grippe aviaire ont été recensés dans le département du Sud Ouest. Un problème viral certes, mais selon Olivier Somville, Président d’Octopus Robots, le vrai problème concerne la résistance des bactéries aux antibiotiques. Entrepreneur dans le milieu de la haute technologie depuis plus de 20 ans, il s’est donné comme mission d’éradiquer la multiplication des bactéries en développant un robot.

Julie Galeski : On lit dans les médias que la grippe aviaire s’étend. Est-ce qu’on doit s’alarmer ?

Olivier Somville: Le problème est ailleurs. Bien sûr, la grippe aviaire fait encore des ravages, mais il faut prendre le problème à sa source. Aujourd’hui, la priorité numéro 1 de l’OMS, c’est de lutter contre les bactéries multi-résistantes. C’est d’ailleurs le plus gros problème de santé au monde.

J.G : Le plus gros problème de santé au monde, vraiment ?

O.S : Oui. La montée en flèche de la résistance microbienne aux antibiotiques pourrait être responsable, en 2050 d’environ 10 millions de morts par an au niveau mondial. En 2014, elle représentait déjà 700 000 morts dans le monde. Je connais bien le plus gros volailler français qui me l’a confirmé : le problème n’est pas la grippe aviaire, mais bien la résistance microbienne, dont on parle moins.

J.G : Comment expliquez-vous ces chiffres ?

O.S : La surconsommation des antibiotiques en est la principale cause. Que ce soit dans le domaine agricole ou dans les milieux hospitaliers, on a toujours été habitués à prodiguer des antibiotiques pour soigner des patients ou des animaux. Par exemple, si vous aviez un staphylocoque doré, vous alliez voir votre médecin et il vous mettait sous antibiotique. Mais, ces dernières années on s’est aperçus que les bactéries résistaient de plus en plus.

J.G : Pourtant, on a l’impression que ça ne fait pas tellement de bruit…

O.S : Ça en fait de plus en plus. Les médias commencent à publier des articles à ce sujet et ne s’intéressent plus uniquement à la grippe aviaire.

J.G : Et le gouvernement dans tout ça ? N’a-t-il pas un rôle à jouer ?

O.S : Si, évidemment. L’Etat met en place des campagnes pour lutter contre les accidents de la route, ce qui est une bonne chose, mais il est vrai que quand on regarde les chiffres, il devrait peut-être sensibiliser les Français à ce problème. Mais, je pense que tant qu’on n’avait pas trouvé de solution, c’était difficile de communiquer sur un problème de cette envergure. Le gouvernement ne souhaite pas alarmer la population en leur demandant d’arrêter de manger de la volaille s’il n’a pas de solution…

J.G : Comment faire alors pour parer à ce fléau ?

O.S : Il faut remonter à la source du problème. En 2012, nous avons commercialisé une machine qui permet de désinfecter toutes les surfaces de contact dans les hôpitaux, car c’est là que se trouvent les bactéries. On a déposé des brevets, et l’expérience a porté ses fruits puisque nous l’avons cédée en 2014 et elle est désormais utilisée dans certains milieux hospitaliers.

J.G : Donc, vous avez adapté cette solution pour le domaine agricole ?

O.S : En quelques sorte. On sait aujourd’hui que pour éradiquer la multiplication des bactéries dans les élevages de poulet par exemple, il faut réussir à désinfecter en permanence les litières. Cette pratique est reconnue par la filière comme étant la meilleure prévention. Elle réduit la mortalité des animaux et améliore leur bien-être, leur développement et leur qualité. Le gain pour l’éleveur est immédiat au-delà de se protéger des pandémies.

J.G : Un robot qui se balade dans les élevages, c’est votre solution ?

O.S : Exactement, notre robot « Octopus ». On a effectué 2 ans de R&D et investi plus d’un million d’euros avant d’arriver au résultat voulu.  Notre technologie robotisée de décontamination est unique au monde. Elle n’existait nulle part ailleurs. Elle répond à l’explosion de la mortalité due aux infections (dont la grippe aviaire), à l’antibiorésistance, aux risques de bioterrorisme et enfin de pandémie. Comme Octopus est autonome, il arrive à traiter de gros volumes. Il possède un système de vidéo surveillance thermique des poulaillers ainsi qu’une multitude de capteurs contrôlant notamment les paramètres vitaux de l’élevage.

J.G : Qu’est-ce qu’il vous manque pour mener à bien votre « mission » ?

O.S : De l’argent. On a déjà levé 500 00€. On cherche désormais à récolter entre 1 et 1,5M€ via une campagne de crowdfunding sur SmartAngels pour une mise sur le marché du robot dès la fin du 1er trimestre 2017. On a déjà signé des accords avec des distributeurs internationaux pour développer notre solution à l’échelle mondiale. Quant aux bactéries multi-résitantes, en 2017 Octopus risque d’inverser la courbe..

0 commentaires

Laisser un commentaire