Charlotte Vitoux : « En 2030, nos compétences seront obsolètes »

Charlotte Vitoux : « En 2030, nos compétences seront obsolètes »

85 % des emplois de 2030 n’existent pas encore*. Avec les avancées technologiques, le monde du travail est amené à connaître de profonds bouleversements. Face à l’obsolescence programmée de nos compétences, miser sur les soft skills devient une nécessité.

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Les emplois du futur n’existent pas encore. Selon le Ministère du travail, 50 % des emplois seront transformés dans les dix ans, 10 à 20 % seront créés et autant vont peut-être disparaître. Pour Charlotte Vitoux, Country Manager d’Aquent, la durée de vie de nos compétences n’excèderait pas 5 ans. En cause ? Les nouvelles technologies, qui accélèrent le monde du travail et transforment les emplois. « On estime qu’en 2030, nos compétences seront obsolètes », souligne-t-elle. « De plus en plus, la machine supplante l’homme. Ce dernier doit donc miser sur ses soft skills, et se former tout au long de sa vie ».

Pour la dirigeante, impossible d’y remédier : l’obsolescence programmée des compétences est un fait. La solution réside donc dans la prise de conscience et l’acceptation, afin de mieux s’y préparer. « Il faut s’appuyer sur ce que l’on est, sur les compétences humaines que les machines ne pourront jamais remplacer. C’est en cela que les soft skills prennent tout leur sens : capacité à apprendre, à travailler en équipe, agilité… sont autant de qualités à développer ». Car si nos compétences techniques ont une durée limitée, nos compétences humaines et émotionnelles permettent de reprendre le pouvoir sur notre employabilité.

Changer d’état d’esprit pour s’inscrire dans la durée

Côté entreprises, il faut miser sur la formation et sur le recrutement pour rester dans la course. « Le recrutement permet d’insuffler de nouveaux talents et de nouvelles compétences dans l’entreprise. Il ne faut pas non plus hésiter à recourir à des freelances, pour des besoins ponctuels – l’idée étant de toujours adapter ses talents aux demandes des clients et du marché ».

Dans ce contexte, le rôle du manager est d’ouvrir les champs d’expression, d’encourager ses équipes à explorer de nouveaux territoires. Leur donner les moyens de se former est d’ailleurs une manière d’accroître leur engagement. « Mais l’initiative doit venir des collaborateurs eux-mêmes », précise Charlotte Vitoux.

In fine, si l’entreprise doit mener une transformation digitale pour s’inscrire dans la durée, elle doit aussi mener une « transformation des mindsets ». Changer l’état d’esprit des collaborateurs, être en mouvement permanent, « apprendre à apprendre » : voilà ce qui fera la différence dans un monde où nos compétences ont une durée de vie limitée.

* Rapport de Dell et l’Institut pour le Futur

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