Apple se paie-t-il notre pomme ?

Apple se paie-t-il notre pomme ?

Débat sur les innovations et les effets annonce Apple

Du 4 au 8 juin 2018, les développeurs du monde entier de sont retrouvés à la WorldWide Developers Conference, au cœur de la Silicon Valley. Mais cette année, surprise : la marque n’a pas présenté d’innovation majeure. Apple se reposerait-il sur ses lauriers ? Réponse avec Léo Vallet, graine prometteuse de l’informatique français.

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« Think Different », scandait Steve Jobs. Pourtant à la dernière grand-messe des développeurs, en Californie, Apple ne s’est pas distingué en matière d’innovation.  Depuis quelques temps, la marque fait l’objet de nombreuses polémiques concernant les prix de ses produits et les soupçons d’obsolescence programmée. Les consommateurs se sont-ils laissés bercer par la marque à la pomme ?

L’absence de nouveautés à la Keynote du WWDC le 4 juin dernier, a suscité de nombreuses réactions chez les développeurs ; Léo Vallet, « l’indic’ de Widoobiz » pour l’occasion, s’est dit « surpris », voire même « déçu ». À 21 ans, le jeune prodige de l’informatique a déjà développé une vingtaine d’applications mobiles et en est à sa deuxième Worldwide Developers Conference ; l’occasion pour lui de se faire une place au milieu des meilleurs informaticiens du monde.

L’expérience WorldWide Developers Conference: Apple bichonne ses futures recrues 

Chaque année, Apple sélectionne 5000 personnes dans le monde pour participer à l’événement et propose à 350 étudiants de venir gratuitement. Les critères de distinction ? Réaliser un projet informatique et quelques textes en anglais. Sur l’ensemble des participants, la moitié des élus se voient offrir billets d’avion et hébergement. Un point non négligeable quand on sait qu’il faut débourser 3500 dollars par mois pour un studio au cœur de la Silicon Valley. (Source : Les Echos, article du 5 sept 2016)

En guise de récompense, les étudiants assistent à des conférences exclusives, « un vrai privilège », selon notre Geek.
Mais Apple voit plus loin qu’une simple semaine pédagogique : c’est en effet l’occasion pour le géant américain de repérer de nouveaux talents. « Ils essaient de construire une communauté derrière tout ça pour savoir qui ils vont embaucher. […] On vient aussi faire du réseautage parce qu’on rencontre énormément de personnes qui viennent de partout. C’est l’opportunité pour nous d’échanger avec d’éventuels futurs employeurs ».

Malgré l’enthousiasme avéré des « dev’ » présents sur la San Jose Convention Center, l’absence de nouveaux produits ne leur a cependant pas échappé. « L’entreprise s’est focalisée sur le système iOS12, mise à jour miracle censée corriger tous les dysfonctionnements liés à iOS11 », nous explique Léo Vallet avant de préciser : « des bugs assez aberrants pour une société de cette taille-là ». Une mise à jour qui comporte de nombreuses ressemblances avec Android P, et une absence de successeur pour l’iPhone X, qui peuvent questionner : Apple a-t-il toujours un train d’avance ?

« Apple applique des tarifs élevés […], mais ils ne vendent pas les informations de leurs utilisateurs »

Sur la question, Léo Vallet ne manque pas de donner son avis : « Apple se démarque avant tout sur ses logiciels. L’entreprise travaille également sur la protection de la vie privée. À l’inverse de Google, elle n’offre pas de services gratuits. Mais en contrepartie, Google utilise les données pour améliorer ses services… Apple applique des tarifs élevés sur ses produits et ses services, mais ne vend pas les informations de ses utilisateurs ». Les montants élevés appliqués par Apple se justifieraient donc par leur utilisation « transparente » des données utilisateurs. Dans un monde où les datas se monnaient comme des biens marchands, la protection de la vie privée serait donc devenue un privilège réservé aux portefeuilles les plus remplis.

Alors que le dernier iPhone coûte l’équivalent d’un SMIC, certaines marques proposent des téléphones d’une qualité équivalente à un prix beaucoup plus raisonnable… Sur le marché du smartphone, la concurrence se fait rude. Alors comment Apple peut-il encore compter autant d’adeptes ? Selon Léo Vallet, la réponse tombe sous le sens : « Les autres sont des téléphones sur Androïd ». Ah ? Il explique : « en fait, il y a tout un écosystème qui évolue autour des produits Apple. […] Leurs ingénieurs créent de plus en plus de services autour du matériel qu’ils vendent, pour garder l’utilisateur et l’inciter à acheter des produits ».

Qu’est-il arrivé à l’esprit disruptif de la marque, au think different martelé par Steve Jobs ? Certes, Apple continue d’être en tête sur le marché des nouvelles technologies, mais personne ne peut nier que la société a perdu de sa superbe. « Je pense qu’Apple continue à innover, mais la technologie commence à atteindre son cap. Je pense qu’il n’y a pas d’autre option que de ralentir son évolution, surtout sur les grandes nouveautés ».

Malgré tous ces changements rapides et une concurrence sans pitié, l’entreprise à la pomme a de beaux jours devant elle. Les ingénieurs travaillent actuellement sur une technologie de réalité augmentée qui semble être la prochaine révolution d’Apple, selon Léo Vallet. Mais à quel prix ?

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