J’ai trouvé un boulot… en Antarctique !

J’ai trouvé un boulot… en Antarctique !

Ils ont trouvé un boulot en Antarctique

Vous êtes scientifique, mécanicien, cuisinier, plombier, … et en quête de dépaysement ? Chaque année, L’Institut polaire français recrute une cinquantaine d’employés qualifiés pour ses bases scientifiques. Parmi elles, ses deux centres antarctiques de Dumont d’Urville et Concordia.

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Si vous rêvez des tropiques, passez votre chemin ! L’Institut polaire français Paul-Émile Victor (IPEV) lance chaque année des campagnes de recrutement pour aller travailler en Antarctique sur ses deux bases scientifiques : Dumont d’Urville, installée sur les côtes du 6continent, et Concordia, située sur de hauts plateaux à plus de 3 200 mètres d’altitude. D’autres postes, dans des environnements polaires parfois à peine moins extrêmes, sont proposés. Des îles Kerguelen à l’archipel Crozet, c’est une cinquantaine d’emplois (contractuels et services civiques volontaires) que propose l’IPEV. Mais les seules compétences dans le métier recherché ne suffisent pas.

« L’Institut polaire ne fait que des recrutements atypiques »

D’excellentes aptitudes physiques sont exigées. D’où l’obligation pour les nouvelles recrues de passer une visite médicale très complète auprès du CMETE, un organisme de santé spécialisé en missions hors métropole. « Il s’agit d’un vrai check up : test d’effort, examens sanguins, fond d’œil et panoramique dentaire sont obligatoires », précise Laurence André Le Marec, responsable formation et recrutement de l’IPEV.

À cela s’ajoutent de solides tests psychologiques. D’ailleurs, c’est ce qui a le plus étonné Maëlle, mécanicienne de 26 ans, qui part sur Dumont d’Urville en décembre prochain : « Je suis dans la marine où les visites médicales annuelles font partie du contrat. La visite chez le psy est plus impressionnante, car on ne sait pas à quoi s’attendre… Moi qui n’ai jamais vu de psy, j’ai dû raconter toute ma vie. Ça, ça a été le plus dur pour moi ! »Ils ont trouvé un boulot en Antarctique

Il faut, en effet, être capable de vivre en quasi-autarcie avec une poignée de personnes qu’on ne connaît pas. C’est pour cela que « l’Institut polaire ne fait que des recrutements atypiques, détaille Mme Le Marec. Les compétences comptent pour moitié. L’autre critère, c’est l’ouverture d’esprit, l’ouverture à l’autre, la curiosité scientifique et plus globalement intellectuelle ».

Une année au pôle Sud en vaut dix ailleurs

Le savoir-être. Telle est LA qualité recherchée par l’IPEV pour vivre dans ce huis-clos aux allures de bout du monde. « On a besoin les uns des autres en permanence. (…) On se sent comme une grande famille », explique Christelle, en mission à Dumont d’Urville. Bertrand, chef cuisinier qui a exercé sur les deux bases du pôle Sud, et retourne sur Dumont d’Urville dès novembre 2018, le confirme : « on doit surtout s’adapter aux gens, à leurs envies. Sur le plan humain d’abord, mais aussi en cuisine, où ce que je fais doit plaire à tout le monde ». Mais au-delà de cette vie en communauté, l’expérience laisse une trace indélébile chez ceux qui s’y sont aventurés.

« Des anecdotes, j’en ai une pour tous les jours, expose Bertrand. La première fois de ma vie où j’ai marché sur la banquise, notre cohabitation avec les manchots empereurs, des températures folles, … On est sur une autre planète ! » D’ailleurs, les conditions sont tellement extrêmes sur Concordia que l’Agence spatiale européenne (ESA) y mène des expériences sur le comportement humain et l’acclimatation de l’homme en milieu hostile.

Suite à son hivernage en 2016, le cuisinier breton a pris beaucoup de recul sur sa vie professionnelle et personnelle. Il en est certain : « on s’énerve beaucoup moins. On privilégie ce(ux) qu’on aime… Bref, on se connaît vraiment soi-même en revenant ! »

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