Le co-living, la tendance qui éclipse le co-working ?

Le co-living, la tendance qui éclipse le co-working ?

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Même si l’idéologie prolétarienne semble bel et bien reléguée au siècle dernier, les biens collectivisés ont toujours la cote. Le capitalisme engendre même une nouvelle forme de logements 2.0. Le co-living mixe habitation privée et lieux de vie collectifs. Il fait des petits partout dans le monde, y compris en France.

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Si le co-working a fait son entrée dans le langage courant, le co-living, lui, n’est pas encore rentré dans les mœurs des Français. Mais il pourrait bien devenir une norme face à une mobilité professionnelle accrue et la flambée du prix des loyers. Mais de quoi s’agit-il au juste ? Focus sur ce concept en phase de devenir un véritable phénomène de société.

Des lieux de vie hybrides

Ce concept, déjà largement adopté dans le monde anglophone, consiste à réunir sous un même toit son habitation et des espaces mutualisés de travail, de loisirs et de restauration.

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L’un des appartements proposé à la location dans le 1er bâtiment marseillais de The Babel Community.

La plupart du temps, l’appartement n’est pas bien grand, mais payer un loyer dans un tel environnement est surtout l’occasion de bénéficier de tout un panel de services, de la salle de sport à la salle de cinéma, des salles de réunions aux cantines proposant des plats frais et équilibrés. Le tarif inclut de nombreuses prestations telles que les charges courantes, et même le ménage ainsi que des abonnements type Netflix.

Une sorte de collectivisation néo-libérale pour travailleurs nomades ou au moins très connectés, dont le rêve est moins l’accès à la propriété que la jouissance d’une multitude de services et de lieux partagés. Le tout dans une déco toujours très léchée et résolument instagrammable.

The Babel Community, futur leader du co-living frenchy ?

L’un des premiers à se lancer sur ce créneau est The Babel Community, une entreprise initiée par deux trentenaires. Matthieu Brugières et Benoît Jobert ont choisi Marseille pour première escale. Ils y pilotent un vaste projet de 4 000 m2 qui regroupe des logements et de nombreux services dont des options hôtelières.

L’aménagement d’un autre site de 10 000 m2 au cœur de la cité phocéenne est d’ores et déjà programmé. Quant à Paris, Lille, Montpellier et Grenoble, elles sont elles aussi dans le collimateur de l’entreprise.

Ses fondateurs ne manquent pas d’ambition, puisqu’ils planifient l’ouverture de 25 bâtiments d’ici à 2025. The Babel Community pense investir 500 millions d’euros pour mener à bien son déploiement. Son réseau devrait même s’étendre à d’autres pays européens au cours des six années à venir.

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Modélisation 3D des 4 000 m2 du bâtiment The Babel Community à Marseille

La multiplication des acteurs dédiés en France

Autre acteur à se positionner sur ce nouveau marché de l’immobilier, Station F. L’incubateur parisien fondé par Xavier Niel a en effet créé Flatmates à Ivry-sur-Seine. À l’intérieur, 100 appartements meublés accompagnés là encore d’un panel de services pour rendre plus facile la vie des quelque 600 résidents attendus dès 2019 dans ce vaste bâtiment de la proche banlieue parisienne.

Rien d’étonnant à ce que ces initiatives se multiplient, quand on voit une fois de plus Paris sur le podium des villes les plus chères du monde. Une 3place qui devrait pousser de plus en plus d’actifs à renoncer à l’habitat trop individualisé voire carrément à la propriété.

Une nouvelle aubaine pour l’immobilier international

Ces lieux hybrides semblent mettre tout le monde d’accord : les investisseurs y voient une nouvelle aubaine financière, les actifs un lieu au confort clé en main et les collectivités l’occasion de (re)dynamiser des zones urbaines peu attractives, voire carrément défraichies.

À l’heure où la frontière entre vie professionnelle et personnelle devient de plus en plus poreuse, le co-living va même parfois plus loin en fondant des Hackers Houses. Ces maisons fédèrent leurs habitants autour d’un projet professionnel commun.

Avec l’hybridation accrue de nos modes de vie, le phénomène prend une dimension mondiale. De l’Asie à l’Amérique du Nord, de WeLive à New York et Washington, The Collective à Londres à The Working Capitol à Singapour, les immeubles de co-living commencent à pulluler.

À tel point que 2018 a vu naître une première conférence mondiale dédiée au co-living à San Francisco. L’événement organisé par Pure House Lab, l’un des prometteurs de cet immobilier nouvelle génération, a rayonné bien au-delà de la Mecque US de l’innovation 2.0.

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