La startup propose un outil en ligne qui permet d’identifier rapidement les aides auxquelles un bénéficiaire peut prétendre, selon sa situation, et va jusqu’à engager les démarches à sa place.
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Pas facile de se retrouver dans le maquis des quelque 6000 prestations sociales existantes en France : aides de l’Etat, des régions, des départements, des organismes publics, … Souvent illisibles et décourageants à force de démarches et d’allers et retours avec les administrations, les dispositifs sociaux sont un vrai casse-tête pour les citoyens. Résultat, beaucoup renoncent faute d’avoir la bonne information ou l’accompagnement dont ils auraient besoin. On estime que chaque année en France, 15 milliards d’euros de prestations sociales ne sont pas réclamés à l’Etat.
C’est sur le terrain, dans le cadre d’une activité de bénévolat avec la Croix Rouge, que Cyprien Geze prend conscience du problème. Il y découvre la situation de précaires amenés à baisser les bras devant un parcours qu’ils anticipent semé d’embûches.
S’appuyant sur ses doubles connaissances en informatique et en droit, Cyprien imagine un logiciel, baptisé Lisa. Sa fonction : passer au crible les milliers d’avantages sociaux et les subventions disponibles et trouver les aides auxquelles un bénéficiaire pourrait avoir droit en fonction de sa situation.
La plateforme internet dédiée à ce nouveau service est résolument simple d’usage, accessible à tout un chacun. Lisa se présente sous la forme d’un chatbot et interagit avec le demandeur, dans un dialogue en ligne, pour déterminer son profil avec le plus de précision possible, grâce à ses capacités d‘intelligence artificielle. Munie des informations utiles, Lisa se charge ensuite de rechercher les aides auxquelles le demandeur peut prétendre.
Toutes Mes Aides ne se contente pas de signaler les prestations que l’on peut espérer toucher. Son équipe de juristes se propose aussi d’accomplir les démarches administratives en lieu et place des demandeurs, souvent moins bien armés pour affronter les différents organismes sociaux. Une fois leurs demandes acceptées, ils reçoivent l’argent directement sur leur compte bancaire. Toutes Mes Aides se rémunère alors en facturant des frais sur les dossiers aboutis.
Aujourd’hui, l’entreprise emploie sept personnes. Chaque semaine, 1 500 nouveaux comptes sont créés sur la plateforme et de nombreuses demandes de prestations sociales sont envoyées chaque jour par leur équipe d’avocats.
Le risque d’être seul à la barre
L’entreprise est toute jeune puisqu’elle a été créée en 2018. C’est donc un pari entrepreneurial très récent pour Cyprien, mais parfaitement assumé. Les trois ans qu’il a passés précédemment dans un cabinet de redressement judiciaire ne l’ont en rien découragé. Au contraire. « De cette expérience, j’ai retenu que la période suivant un échec pouvait être moralement difficile à passer, mais la plupart des entrepreneurs finissent par rebondir sur un nouveau projet« .
Selon lui, dans une entreprise comme la sienne, le risque majeur à ce stade tient au modèle du fondateur unique : « Chaque décision se prend seul, sans le contrepoids d’associés. Pour éviter ce piège, je veille à demander des avis extérieurs auprès de mentors. D’où mon choix de rejoindre l’incubateur HEC de Station F. Cela me permet d’avoir à proximité des experts qui peuvent me conseiller sur des sujets essentiels pour le développement de mon entreprise« .