Mon business ? Je l’ai d’abord testé

Mon business ? Je l’ai d’abord testé

Un second « testeur de commerces » vient d’ouvrir ses portes dans le 11e arrondissement de Paris. Quid d’une telle expérience ? Widoobiz a déniché trois entreprises passées par la case test. À l’unisson : elles remettraient ça sans hésitation. Témoignages.

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« Une caution auprès des banques »

Le topo :
Alma (photo de une) est une jeune entreprise créée en avril 2018 et dédiée à la vente de fruits et légumes issus de l’agriculture urbaine à Paris (toits, caves, containers, fermes urbaines…). Elle accompagne également les urbains dans leur quête de nature (offre de produits de jardinerie). Alma a été co-fondée par deux associées et a bénéficié d’un test de quatre mois, du 11 juin au 11 octobre 2018, en plein cœur de la capitale.

Objectifs du test :
– Évaluer le concept auprès de la clientèle parisienne
– Ne pas engager trop de frais sur l’achat d’un bail pour un local commercial (l’agriculture urbaine n’étant pas un secteur « installé »)

Avantages & inconvénients du concept :
+ Avoir bénéficié de la com’ de Semaest (réseaux sociaux, newsletter…), jusqu’à aujourd’hui encore.
+ Bailleur réactif en cas de problème technique
– Tarif deux à trois fois plus élevé qu’une location d’un local commercial classique. Même s’il reste avantageux par rapport à ce qui se fait en « éphémère ».
– Ne pas pouvoir toucher à la peinture ou faire des travaux dans le local

BILAN : positif
« C’était notre première expérience de vente. Nous avons testé nos différentes offres et notre accueil clients, dans le but de construire un projet pérenne. Nous avons également identifié l’atmosphère que nous souhaitions pour la suite, c’est-à-dire imaginé le style et la déco pour la boutique. C’était une « opération blanche » pour nous. Pas de bénéfices mais pas de perte d’argent. En revanche, cette expérience était une véritable caution auprès de la banque ! Elle a vu le CA qu’on a généré pendant les quatre mois et a accepté de nous faire un prêt pour notre boutique actuelle [ouverte depuis trois semaines, N.D.L.R.]. » Marion Eynius 

« Une mise en situation réelle »

Le topo :
La cigogne
est née en avril 2016. C’était alors un site de vente en ligne de produits fermiers, sourcés en France. Les deux associés n’ont pas candidaté pour tester leur commerce « en dur » : proposition leur a été faite. Du 12 décembre au 31 décembre 2016, rue du château d’eau à Paris.

Objectifs du test :
– Tester ce business sur du retail
– S’essayer en tant que commerçants
– Étudier la réaction de la clientèle : produits à la vente, dégustation et petite restauration le soir
– Expérimenter la vente « en dur » pendant une période forte (décembre)

Avantages & inconvénients du concept :
+ Organiser des événements et soirées dégustation (en faisant venir les agriculteurs)
+ Concevoir un business plan fiable avec des données réelles
+ Faciliter le financement pour une boutique à venir, en étant plus crédibles auprès des banques
– Durée de trois semaines trop courte pour bien analyser comment se comporte le business
– Apparition d’un effet d’aubaine auprès de la clientèle (pour les habitués du quartier notamment), ce qui n’est pas représentatif de la réalité future
– Pas le même quartier pour l’installation réelle donc pas la même clientèle et vraie concurrence

BILAN : positif
« Au début j’ai hésité à accepter cette offre, mais si ne nous l’avions pas fait, nous n’aurions pas de boutique aujourd’hui. Ça nous a rassurés sur la force de notre concept. Le type de produits mis en vente s’est affiné. Et enfin, cela nous a permis d’avoir un retour de la clientèle au-delà du web. Ça a été difficile de gérer les stocks et l’afflux de clientèle sur la période de Noël ! C’était très intense, avec un délai très court pour monter la boutique de A à Z. Un regret : ne pas avoir noté en détails les résultats et les chiffres-clés : le CA exact, le nombre de clients rencontré dans la journée, le panier moyen, etc. En fait, il faut s’immerger dans un testeur comme en situation réelle et ça, on ne l’avait pas assez anticipé. Le loyer par exemple, permet cette mise en situation. Il ne faut pas chercher à le négocier. » Philippe Caumont 

« Un coup de malchance »

Le topo :
Josette & Tic
est une entreprise créée en 2011, qui s’étend aujourd’hui dans cinq magasins principalement basés dans l’ouest de la France. Pendant une dizaine de semaines, de mi-novembre à fin janvier 2018, les deux fondateurs amateurs de chaussettes ont tenté l’aventure parisienne.

Objectifs du test :
– À terme, exporter le concept à Paris
– Découvrir les habitudes de conso parisiennes
– Établir si la marque peut trouver un accueil favorable auprès de la clientèle parisienne

Avantages & inconvénients du concept :
+ Identifier les points de fragilité de l’entreprise (ici, management à distance, logistique)
+ Profiter du pouvoir d’achat, plus élevé à Paris, donc intéressant pour la vente
+ Mois de décembre, période propice pour le test

BILAN : positif
« Le test a été un peu faussé car le magasin était situé tout près de République et c’était en plein mouvement des gilets jaunes… On a même fermé pendant le week-end qui devait être le plus favorable ! Un coup de malchance ! Mais cette expérience a été instructive. Manager une équipe au lointain est vraiment compliqué et sur une période courte, l’implication des vendeurs n’est pas la même. Or notre marque repose justement sur l’expérience client, avec tout un univers humoristique à transmettre. Aujourd’hui nous réfléchissons à ouvrir le concept à la franchise avec un responsable de zone, justement pour transmettre cet esprit d’entreprise. Nous avons notre place à Paris car les retours clients étaient bons, mais il nous faut encore étoffer l’équipe et assurer une logistique cohérente avec un bon management. Notre organisation actuelle n’est donc pas optimale et sans cette expérience, nous aurions ouvert une boutique avec un possible échec à la clé. » Elsa Bischoff

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