Covid-19 : vers la fin de l’euphorie immobilière à Paris ?

Covid-19 : vers la fin de l’euphorie immobilière à Paris ?

Usines à l’arrêt, entreprises au chômage partiel, bourses qui décrochent… Le Covid-19 fait des ravages sur tous les pans de l’économie. Quid de l’immobilier ? Avec des prix qui ne cessaient de flamber ces derniers mois, où en est le secteur aujourd’hui. Le point avec Karl Toussaint du Wast, Cofondateur de Netinvestissement.

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Face au coronavirus, les prix de l’immobilier vont-ils baisser ?

Il est encore trop tôt pour faire un bilan sur une baisse possible effective des prix de l’immobilier à Paris. Pour quelle raison ? Tout simplement parce que pour l’instant les études de notaire sont fermées en raison du confinement. Ainsi, il ne peut pas être constaté d’actes authentiques effectifs qui pourraient refléter une baisse effective des prix. Pour le moment, impossible donc de constater une baisse concrète.

Quelle est la situation à Paris par rapport au reste du pays ? 

On a souvent tendance à parler du marché immobilier français. Or il n’y a pas un marché de l’immobilier mais une multitude de marchés, régionaux, parfois même locaux. Et le marché parisien est un marché à part. Le marché de l’immobilier parisien est en effet très différent du reste de la France. Paris reste une « valeur refuge » pour les investisseurs qui ne cherchent pas de rendement. Forcément, le rendement à Paris est le plus faible de France. Mais un actif de repli, patrimonial et à priori, résilient.

Cela étant dit les prix de l’immobilier à Paris n’ont cessé d’augmenter depuis plus de dix ans, atteignant dans certains quartiers près de 20.000 € / mètre carré. L’envolée des prix, qui n’est absolument pas due à une bulle (même si celle-ci alimente les fantasmes divers et variés depuis des années) mais aux lois du marché « offre et demande » pourrait en revanche voir sa trajectoire se modifier dans les semaines qui suivent si le confinement venait à durer au-delà du mois d’avril.

La pierre peut-être considérée comme valeur refuge ? 

En tout cas elle a pleinement démontré sa réputation historique de valeur refuge puisque jusqu’à nouvel ordre, l’immobilier n’a pas chuté, que ce soit pour l’immobilier physique comme pour la pierre papier (SCPI etc). Les OPCI, cotées pour partie ont dévissé en bourse évidemment mais uniquement à hauteur de leur exposition sur les marchés cotées.

De plus, alors même que certains s’inquiètent des risques potentiels de solvabilité, notamment des établissements financiers et bancaires. La pierre reste un actif tangible, palpable dont l’histoire passée a montré qu’elle savait maintenir sa valeur dans le temps.

Une fois le confinement terminé, les Français vont-ils se ruer vers l’acquisition de biens ? 

Il n’y avait pas de ruée sur l’immobilier avant le Coronavirus, je ne pense pas qu’il y en aura après. Un achat immobilier, qu’il soit pour sa résidence principale ou pour un investissement locatif, reste un acte muri, réfléchi et qui se prépare plusieurs semaines à l’avance. Partant de l’hypothèse rationnelle d’une sortie de confinement progressive sur le second trimestre de l’année et d’une reprise progressive de l’activité (immobilière et autres) au cours du second semestre. L’immobilier ne devrait donc logiquement pas connaitre de crise profonde et/ou durable.

Dans les villes où la demande était forte avant les transactions reprendront normalement, peut-être avec un léger ajustement des prix, là encore tout cela dépendra de la loi du marché offre/demande. A Paris, les propriétaires qui ne sont pas pressés de vendre ne bougeront pas leur prix. Celles et ceux plus pressés de vendre pourraient être à leur tour « pressés » d’accepter une offre peut être légèrement en dessous de leur prix de vente souhaité pour conclure la transaction.

Attention en revanche à ne pas minimiser le risque très probable de « goulot d’étranglement » auquel l’on risque d’assister dans les études. Qui étaient déjà très chargées avant la crise sanitaire.

 

 

 

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