Télétravail ou management augmenté ?

Télétravail ou management augmenté ?

Il y a des confusions qui ont la dent dure, des acceptations sémantiques aujourd’hui erronées qui façonnent toujours notre perception du réel. Le mot télétravail fait sans conteste partie de cette catégorie. Parlez télétravail et presque immédiatement votre interlocuteur pensera travail à domicile, comme une évidence.

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Pourtant, le télétravail n’est pas une assignation à résidence (l’expression est volontairement excessive) mais au contraire la possibilité de travailler de partout. En somme, c’est un rapport nouveau aux notions de travail, de lieux et de mesure de la performance. C’est une structure projet, en architecture ouverte.

Les enseignements du covid sont implacables, et il ne s’agit plus aujourd’hui de négocier le télétravail, il s’est imposé de lui-même comme une nouvelle norme. Nouvelle norme dans laquelle le rôle des managers se voit réinventé. Plus que jamais, il faut penser la performance en termes de sens, de raisonnement sur l’organisation ; d’agilité et de projets. Il faut se défaire d’une approche quantitative, où la mesure du temps de travail serait l’alpha et l’omega de la mesure de l’engagement des collaborateurs. Les codes mêmes du manager ont volé en éclats. Terminé le bureau avec ses lieux hiérarchisés, avec ses codes de reconnaissance désuets.

Le rôle du manager se voit donc considérablement augmenté et sa raison d’être réaffirmée. Passer en mode projet, c’est donc acter que les équipes se forment et se déforment selon le développement d’une mission. C’est entrer pleinement dans l’ère de l’architecture ouverte, dans le temps de la co-construction. Le manager devient donc un architecte, il donne le sens et met en place une organisation associée. A ce titre, le bureau n’est donc plus une référence. L’essentiel consiste pour le manager à mener une équipe à la victoire, à manifester son leadership dans le réel.

On comprend encore une fois le caractère illusoire des anciens codes, bureaux individuels, avec fenêtre ou non. Le manager petit chef, inspecteur des travaux finis perd complètement son utilité. Les mots de la modernité sont ailleurs, gagne commerciale, charisme et encore et toujours agilité. Le pilotage se fait désormais sur un temps nouveau, celui du projet, géré de bout en bout par un manager réintégré dans son rôle. Compréhension des outils, fluidité comme un nouveau référentiel dans lequel le bureau en tant que tel et la volumétrie horaire perdent leur sens.

Ce n’est pas une révolution, c’est une accélération. Ce processus était engagé depuis plusieurs années mais l’on pouvait encore feindre d’avoir le temps d’y passer. Cette crise du covid est venue nous révéler que ce temps, nous ne l’avons plus.

 

 

 

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