A moitié plein, à moitié vide

A moitié plein, à moitié vide

Dans quelques jours, Bob Dylan sortira un nouvel album, son 39e parait-il. Et, en pauvre groupie, la tentation est grande de placer une petite citation pour éclairer la période que nous vivons. Alors résistons… puis succombons. You’re right from your side -I’m right from mine – We’re both just one too many mornings – An’ a thousand miles behind. Ce qui, avec une traduction poussée, donnerait « après tout ça, chacun voit midi à sa porte ». Et, il me semble que nous en sommes aujourd’hui un peu tous là.

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Il y a une forme de déséquilibre dans cette reprise. D’un côté une envie folle de relancer la machine, de rattraper le temps perdu, de repartir à la conquête de clients, de marchés. Et de l’autre, un certain nombre de freins, aussi bien légaux que psychologiques, qui nous retiennent. Pas besoin de chercher très loin. Marchez dans une rue et regardez. D’un côté des cafés qui relancent, le plus possible, et de l’autre des cafés, identiques, en attente. Ouvrir oui, mais pour combien de temps, et pour quel prix ? Commander de nouveaux stocks au risque de ne pas les écouler ?

Les marchés financiers racontent une histoire. Celle d’une reprise très rapide, avec un CAC 40 repassant à vitesse grand V la barre symbolique des 5 000 points. Les gouvernements, en conscience de la crise à venir, poussent à la reprise.  Les entreprises veulent suivre. Certaines le peuvent et d’autres sont toujours en standby, entre deux chaises. Le corps médical, lui,  appelle à la prudence. Et puis il y a les salariés. Ceux qui après trois mois de confinement et de télétravail pressent pour revenir dans leur bon vieux locaux, et les autres pour qui les transports en commun, les espaces clos, sont toujours des zones à risques.

On en est donc là. Et impossible de dire qui à raison et qui a tort tant la période est inédite, tant les référentiels sont chamboulés. Ce qui semble certain, ou tout du moins probable, c’est que chacun aspire à un après. La volonté de changement est partagé par tous. Nouvelle organisation sociale, nouvelle organisation du travail, nouveau rapport à la souveraineté… les sujets sont sur la table. Suffisant pour opérer une réelle bascule ? Vraiment ?

C’est que de la même manière que l’ont s’est adapté à la vie en confinement, les impératifs de la vie déconfinée vont vite reprendre le dessus, et avec eux des motivations pas forcément mal intentionnées. Reprise de la croissance, lutte contre le chômage, réduction de la dette. Tout ça c’est pour demain, c’est pour septembre. Un temps où il sera beaucoup question de points de vue, de verre à moitié plein, de verre à moitié vide.

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