La pérennisation du sport amateur passe par la révolution de ses financements

La pérennisation du sport amateur passe par la révolution de ses financements

Depuis plusieurs années, le monde du sport amateur se meurt à petit feu. Les associations sportives qui ont une place centrale dans la vie de nombre de personnes, se retrouvent avec une baisse de leurs subventions au détriment de leurs équipements sportifs et de leur encadrement. La crise liée à la COVID-19 que nous traversons n’a fait qu’amplifier et accélérer le gouffre qui se creusait déjà, mais alors comment rétablir durablement l’équilibre des comptes des clubs amateurs ?

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Des difficultés bien ancrées

Alors que la France compte aujourd’hui près de 360 000 associations sportives et environ 16 millions de licenciés, le futur de ces organisations est complètement incertain. Jusqu’à présent, leurs revenus provenaient d’environ un tiers de subventions publiques, un tiers de cotisations des adhérents et un autre tiers de recettes que peut générer un club en organisant des événements ou via le sponsoring par exemple. Pourtant au fur et à mesure des années, ces ressources s’amenuisent et provoquent un véritable effet domino dans la gestion des clubs amateurs.

Par ailleurs, la crise de la COVID-19 a asséné le coup de grâce à un écosystème déjà fragilisé. En conséquence, on note une forte diminution des recettes propres aux clubs pour la saison en cours, car avec les mesures de confinement il leur était tout simplement impossible d’organiser des manifestations. Les entreprises privées ayant elles aussi été échaudées lors de cette crise, il est à prévoir que la part du budget sponsoring pour la saison 2020/2021 sera revue à la baisse pour amortir les pertes.

 

Le « pansement » arrête le saignement mais ne guérit pas la blessure !

Suite aux récents événements, le gouvernement, le Comité National Olympique, la Fondation du Sport français ainsi que d’autres organismes ont lancé différentes initiatives afin de recueillir des dons pour soutenir les associations sportives. Ces appels aux dons permettront de compenser un peu le manque à gagner pour les clubs, mais ne sont absolument pas des solutions durables permettant d’envisager un avenir meilleur.

Pour survivre dans les meilleures conditions, les clubs n’auront d’autre choix que d’impacter la différence sur leurs licenciés en augmentant le prix de leur cotisation. Cette solution sélective, car non-accessible à tous et pénalisante pour les foyers en difficulté entraînera une baisse du nombre de licenciés. Un cercle vicieux qui provoquera de fait une diminution des moyens des clubs aux dépens de la qualité du matériel, de l’encadrement et de ses projets ou du nombre de ses adhérents. Ainsi, la pratique d’un sport en club sera soit de mauvaise qualité soit destinée à une élite et complètement contraire aux valeurs du sport.

Briser le plafond de verre grâce à de nouvelles pratiques inexplorées

Les clubs de sport amateur font partie intégrante de la vie locale. Ils fédèrent une communauté fidèle et engagée et favorisent les liens sociaux. Une adhésion n’implique pas seulement les sportifs eux-mêmes, mais aussi leurs proches qui les suivent et les supportent au quotidien. Le sport amateur est donc d’utilité publique et il est important de lui permettre de perdurer.

Pour ce faire, plusieurs solutions semblent plus efficaces et pérennes. D’une part, baisser le coût de fonctionnement des clubs grâce à la mutualisation. Certaines collectivités ont déjà mis en place un système de partage des ressources humaines et matérielles au sein de leurs différentes équipes permettant ainsi une meilleure qualité du service proposé.

D’autre part, aller chercher des financements très peu exploités en utilisant le pouvoir marketing du sport amateur, canal puissant bénéficiant d’une audience captive. Une véritable opportunité pour les marques. Ne pouvant pas agir sur le montant des subventions publiques perçues, les associations sportives doivent stabiliser leur cotisation et augmenter leurs recettes pour être viables, qualitatives et inclusives. Le moyen le plus efficace serait donc d’augmenter la part du sponsoring dans leur budget en combinant mutualisation et sponsoring de proximité grâce à des entreprises implantées localement et possédant des ressources fortes.

Conclusion

Le modèle de financement actuel du sport amateur atteint ses limites et la crise sanitaire qui vient de frapper le monde n’arrange rien. Et même si plusieurs campagnes ont été mises en place pour le soutenir, celles-ci s’essoufleront avec le temps. Il est donc urgent que tous les acteurs publics et privés se mobilisent pour assurer sa survie. Car plus que jamais les entreprises ont un rôle à jouer dans la pérennisation du sport amateur. En optant pour la sponsorisation mutualisée de clubs de proximité et en se faisant accompagner par des experts du sujet. Vontelles saisir l’opportunité qui s’offre à elles ? L’avenir nous le dira !

 

Stevens Lucereau, Fondateur de ALL SPONSORED

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