La Suisse ou la culture du survivalisme

La Suisse ou la culture du survivalisme

A travers un récit en 6 épisodes Fin du monde : les Suisses survivront,. La journaliste Ghalia Kadiri va à la rencontre de ces Suisses qui se préparent à la fin du monde. On y découvre un pays fascinant, un peu fou, complètement paranoïaque et décidément pas si neutre.

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Introduction

A l’heure où le journal suisse Heidi.news publie son numéro portant sur les survivalistes Suisses Fin du monde, Les Suisses survivront , en Chine, la crise du coronavirus en est encore à ses prémices. « Deux mois plus tard, je tiens mon livre à la main comme un mauvais présage » raconte la journaliste Ghalia Kadiri. Tout a commencé lorsque son rédacteur en chef l’envoie couvrir « la fin du monde » en Suisse. Pendant trois mois, elle va à la recherche de ceux qui se préparent à une fin « inéluctable ». A travers un récit haletant dans lequel on découvre l’existence de bunkers anti-atomiques, de communautés hippies collapsologues ou encore de formations de groupes activiste, les auteurs tentent de déchiffrer les codes d’une Suisse, imprégnée par la culture du survivalisme, vestige de son histoire.

De tunnels en bunkers

« Pas question de se limiter à un reportage caricatural sur quelques agités au râtelier plein d’armes et aux caves bondées de boîtes de conserve. Ou de se gausser des bunkers, fortins et abris personnels suisses, vus comme des reliquats déliquescents de la Guerre froide. L’ambition de ce récit est d’éclairer des tendances fortes de notre époque » explique Tibère Adler, éditeur et directeur de la publication de Heidi.news. C’est ce que se sont efforcés de faire Ghalia Kadiri et  Niels Ackermann,. La journaliste et le photographe ont arpenté la Suisse et sont allés à la rencontre de militants écologistes, de hauts gradés et de partisans de l’extrême droite, que tout oppose. Mais tous liés par l’idée que la fin du monde ou d’un monde pourrait arriver. « A l’heure où on parle beaucoup d’effondrement face à la situation climatique, nous nous sommes rendu compte que le survivalisme n’était pas très abordé dans les médias. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de concilier les deux questions. Nous avons choisi la Suisse parce que c’est un pays qui a toujours eu peur. Nous voulions savoir si comme lors de la Guerre froide, elle se préparait à un bouleversement climatique » souligne Ghalia Kadiri.

A travers 6 épisodes illustrés, on apprend ainsi l’existence d’un tunnel autoroutier capable de se transformer en refuge pour accueillir 20 000 personnes en cas d’attaque nucléaire. On découvre aussi avec amusement l’initiation dans un bunker de Morges, de femmes et d’hommes qui se préparent à l’invasion migratoire et aux agressions au couteau.

Point de vue environnemental

Les deux protagonistes s’immisceront également au sein des formations du groupe activiste Extinction Rebellion où ils participeront à des exercices psychologiques et de mises en situation. Dans l’un des épisodes, Ghalia Kadiri va à la rencontre de Camille, victime de solastalgie. Un néologisme inventé par le philosophe australien Glenn Albrecht. Qui correspond à une forme de détresse psychique causée par des changements environnementaux. Au fil des pages, les collapsologues  de l’archipel Helvetique se manifestent et nous tiennent en haleine. Nous voulons en savoir plus « Nous réfléchissons à une suite. La crise actuelle a donné un nouvel élan au survivalisme. Dans ce numéro, nous avons abordé le sujet sous un prisme théorique. Pour la suite, ce serait bien de savoir comment cela fonctionne » confie la journaliste.

La Suisse et le survivalisme 

La publication lève également le voile sur une Suisse où la culture de l’anticipation et de la préparation imprègne tous les pans de la population. « Pendant la Guerre froide, les Suisses sont les seuls à avoir pris la menace nucléaire au sérieux. Ils ont construit des abris sous chaque villa, sous chaque immeuble, pour tout le monde ! Ils ont imaginé comment on devait y vivre en cas d’attaque nucléaire. Il y avait des instructeurs, des techniciens, des manuels de vie sous terre, des chefs d’abri formés spécialement, des chefs d’îlot, pour plusieurs abris » relate Ghalia Kadiri.

Cette dernière rappelle d’ailleurs l’existence du petit manuel de Défense civile. En 1969, le Conseil fédéral a envoyé à chaque foyer suisse ce petit livre rouge visant à sensibiliser la population aux dangers auxquels elle doit se préparer en cas de conflit. L’objectif : préparer la population à une catastrophe ou une guerre nucléaire. Aujourd’hui, le livre rouge a été remplacé par l’application pour smartphone Alertswiss.

« Si tout bascule dans le canton de Vaud, c’est d’ici que viendront les consignes » explique la journaliste.

Plus édifiant encore. Heidi.news nous apprend que les autorités suisses seraient en train de travailler sur un plan climat. La Confédération organiserait tous les quatre ans des exercices de conduite stratégique. Dont les trois derniers ont intégré un scénario de black-out partiel. Le black-out est considéré comme étant un des risques à court terme les plus importants pour la Suisse.

 

« Fin du monde? Les Suisses survivront » disponible en librairie chez Payot ou en ligne ici : https://shop.heidi.news/…/fin-du-monde-les-suisses-survivro…

Découvrez le premier épisode en accès libre sur https://www.heidi.news/

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