L’international, outil de survie pour les TPE/PME avec Stratexio

L’international, outil de survie pour les TPE/PME avec Stratexio

Publié le 29 octobre 2020

Pour les TPE et PME, se tourner vers l’international par les temps qui courent est loin d’être superflu. Au contraire, c’est même une démarche essentielle pour la pérennité de notre tissu économique. Ce combat, c’est celui de l’association Stratexio. Présidée par Fabrice Le Saché (VP du Medef), elle s’implante partout dans le territoire en profitant du maillage de l’organisation patronale. C’est le cas le 24 novembre prochain à Rennes, sur le territoire d’Hervé Kermarrec (Président du Medef Bretagne). Interview croisée avec deux hommes passionnés.

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Pouvez-vous nous dire quelques mots sur Stratexio ?

Fabrice Le Saché : Stratexio est un programme créé par le Medef, France Industrie, l’UIMM et les CCI qui vise à accélérer le développement international des entreprises. Il permet aux dirigeants de partager des bonnes pratiques, de l’expertise et de l’expérience dans ce domaine. Les chefs d’entreprise bénéficient des conseils d’experts sélectionnés ainsi que du réseau fourni par la plateforme Stratexio. Ces rencontres créent une dynamique très positive.

Concrètement, comment l’association fonctionne-t-elle ?

Fabrice Le Saché : En début de programme, un bilan des forces et des faiblesses est proposé à l’entreprise, pour qu’elle puisse choisir son parcours pédagogique. Les rencontres ont lieu cinq fois par an localement, avec en prime des réunions interclubs à Paris, trois fois par an. L’inscription coûte 4 500 euros par an, mais est éligible au chèque export, ce qui déduit 2 000 euros de la somme. En plus des retours des experts, les inscrits peuvent profiter de tout l’écosystème de partenaires de Stratexio et du Medef.

« Les inscrits peuvent profiter de tout l’écosystème de partenaires de Stratexio et du Medef. »

Pour l’instant nous avons des clubs à Paris, Strasbourg, Lille, dans l’Oise, dans le Pays de la Loire, à Poitiers, à Niort et bientôt à Rennes (le 24 novembre) et à Nancy (début décembre). Nous avons aussi des clubs thématiques : Stratexio santé, impact vins et spiritueux, mode et luxe. Ces clubs thématiques vont être ouverts d’ici la fin de l’année. Deux derniers clubs ont aussi été créés récemment : le club PME avec Salveo et un club ETI avec Capital Export.

Stratexio se développe sur tout le territoire. La prochaine ouverture est prévue à Rennes en collaboration étroite avec le Medef Bretagne, Hervé Kermarrec ?

Hervé Kermarrec : Nous sommes fiers de l’ouverture du tout premier club Stratexio en Bretagne le 24 novembre prochain. Nous avons aujourd’hui six entreprises qui nous rejoignent dans cette dynamique, mais l’objectif de Fabrice Le Saché et moi-même est d’accélérer ce mouvement. Nous sommes sur une terre bretonne où l’international fait vraiment partie de l’ADN de nos entreprises. Les bretons exportent depuis très longtemps, d’abord des produits agricoles, puis agroalimentaires mais aussi des automobiles, de l’électronique et c’est  un peu moins connu, du matériel militaire et des bateaux. L’idée de ce club Stratexio est de permettre à ces entreprises-là d’avoir un éclairage sur tout ce qui englobe l’international. Je pense que ce sera très utile aux entreprises bretonnes.

Pourquoi ce choix du Medef d’accompagner sur la thématique de l’international ? C’est ce qui fait le plus peur aux entreprises ?

Fabrice Le Saché : L’international a toujours été au cœur des préoccupations du Medef. Nous savons très bien que pour un certain nombre d’entreprises, le marché domestique ne suffit pas. L’international, il ne faut pas l’oublier, c’est aussi l’Europe. Je vais prendre l’exemple d’une grande ETI du secteur de la construction basée à Lille, mais qui est aussi présente en Allemagne et en Belgique. Pour elle, l’international n’est pas si simple, même si elle travaille avec deux pays frontaliers. Les règles sont différentes, les réseaux sont différents et les façons de faire sont différentes. Pour que ça se passe bien, il faut se préparer, et c’est exactement le rôle de Stratexio.

« Ce sont les entreprises qui sont le plus internationalisé qui résistent. »

L’international a une véritable valeur offensive. Avec l’international, on peut aller chercher des marchés, des contrats, de la croissance et améliorer les marges de nos entreprises. Quand on est sur des marchés porteurs à l’international, on a la possibilité de vendre des biens, des services, des produits un peu plus chers en bénéficiant de l’image « France ». Il y a un effet croissance pour les entreprises. Croissance du chiffre d’affaires, et croissance des résultats. L’international a aussi un aspect défensif. On le voit bien avec la crise actuelle, ce sont les entreprises qui sont le plus internationalisé qui résistent. La raison ? Elles ont des risques qui sont mutualisés géographiquement : il y a toujours une région du monde qui permet de tirer l’activité. Avec le Covid par exemple, l’Asie fonctionne plutôt bien avec 1,8 point de croissance pour la Chine.

Quels sont les prochaines grandes étapes pour Stratexio ?

Fabrice Le Saché : Depuis que j’ai repris la présidence il y a un an, nous avons fait un effort de simplification du produit et de lisibilité de l’offre. Nous sommes aussi en phase de déploiement du dispositif sur le territoire. Créons des clubs, comme celui de Rennes, en nous appuyant fortement sur ce qui fait la force du Medef : son réseau territorial et ses fédérations adhérentes. Nous comptons 122 entités territoriales, régions et départements compris, c’est ce maillage qui constitue notre force pour aller plus loin.

Quel est l’accueil reçu en Bretagne face à l’arrivée du club ?

 

Hervé Kermarrec : Cette arrivée tombe à point nommé. En effet, la crise du Covid-19 oblige les entreprises à raisonner différemment et à être sur un périmètre un peu plus large. Quand on annonce qu’une structure peut les accompagner et les faire profiter de retours d’expérience, la réponse est très positive. En Bretagne, nous pourrions même avoir un club par département ! Cette dynamique favorable, nous la devons à l’enthousiasme de Fabrice Le Saché qui a pris le sujet à bras le corps.

Dans ce contexte flou de pandémie, l’international est-il le sauveur des TPE/PME ou au contraire, celles qui se sont lancées ont pâti de la crise ?

 Hervé Kermarrec : Il faut pousser à l’international pour exporter. Le plan de relance avec la baisse de 10 milliards des impôts de production a été pensée à cette fin : celle de la réindustrialisation de la France. Nous ne pouvons pas nous contenter de rester sur nos marchés exclusivement domestiques.

Fabrice Le Saché : À la question « Est-ce judicieux de partir à l’international en ce moment », je réponds : plus que jamais ! C’est un leurre de croire qu’on peut rester caché, tranquille sans faire de vague et que les choses vont se tasser. Le Covid-19 est là, peut-être là pour 1 mois, 6 mois, 1 an, 5 ans, nous n’en savons rien. Mais nous avons l’obligation d’aller de l’avant, c’est une responsabilité. Il faut prendre la croissance là où elle est.

« Stratexio aujourd’hui, ce sont 100 entreprises qui représentent 2 milliards de CA. »

Il ne faut pas oublier que l’international, c’est des emplois dans nos territoires. Stratexio aujourd’hui, c’est 100 entreprises qui représentent 2 milliards de chiffre d’affaires agrégé et surtout 10 000 emplois dans nos territoires. Il y a beaucoup de technologies aujourd’hui qui coûtent très cher à développer et qui ne peuvent pas être amorties uniquement sur le marché domestique.

Maintenant, il faut se battre marché par marché, secteur par secteur. Ce que fait Stratexio en rassemblant les entreprises pour qu’elles échangent, c’est une sorte de révolution à bas bruit. Avec Hervé Kermarrec, pour le club Bretagne, nous travaillons depuis 6 mois pour capter l’attention des gens. Le Medef Bretagne s’est mobilisé, et les entreprises de la région pourront bénéficier d’un levier opérationnel qui leur sera utile pour aller de l’avant, et cela est extrêmement important.

 

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