« Si l’économie m’était contée » : quand les contes de fée racontent l’économie

« Si l’économie m’était contée » : quand les contes de fée racontent l’économie

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Et si l’histoire du Petit Chaperon Rouge nous en apprenait davantage sur le principe de captation ? Et si le conte de Boucles d’or décrivait le premier libre service de l’histoire ? Y a-t-il un rapport entre ces contes de fée et l’économie ? Dans son ouvrage « Si l’économie m’était contée, Huit histoires de marché » (éditions REF.2c), Franck Cochoy explore ce parallèle atypique. On vous raconte.

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Les contes de fées ont bercé notre enfance, édifié nos longues soirées d’hiver. Ancestral et multiculturel, leur univers nous raconte la complexité du monde et des relations humaines. Il nous transmet souvent une morale qui constitue un apprentissage de la vie. Elle nous permet de comprendre toute une série d’interactions avec notre environnement proche (le foyer, la famille) ou lointain (la forêt, le château, la ville). C’est ainsi que les contes sont devenus un objet d’étude à part entière pour les sciences humaines et sociales. Ils ont fait l’objet d’innombrables analyses visant à souligner leur charge (ou leur usage) psychanalytique, érotique, culturelle, politique ou « genrée ». Le livre « Si l’économie m’était contée » prend le parti d’insister sur leur aspect le plus central et paradoxalement le plus méconnu, leur dimension économique.

Huit contes revus sous le prisme de l’économie

En feuilletant les pages de « Si l’économie m’était contée », on retrouve de nombreux personnages connus : Le Petit Chaperon Rouge, Les trois petits cochons, Boucle d’or, les sept chevreaux, Le Petit-Poucet, Barbe Bleu et bien d’autres. Mais si nous connaissions bien leur histoire, pour les avoir lue et relue, l’ouvrage de Franck Cochoy nous ouvre une nouvelle piste de lecture. Aussi, il semblerait que Le petit Chaperon rouge maîtrise des savoir-faire relationnels typiques de la relation commerciale. Barbe Bleue possèderait un art consommé de la séduction curieuse. Le petit Poucet, quant à lui, aurait un savoir expert de l’exploitation des traces, qui caractérise aujourd’hui les marchés numérisés.

On peut également observer dans Le Vaillant petit tailleur une maîtrise professionnelle du découpage des quantités et des qualités. La maison des ours de Boucles d’Or pourrait être le premier libre-service de l’histoire : un lieu où l’on croit choisir entre plusieurs occurrences d’une même chose. Les sept chevreaux démontreraient l’usage de la « patte blanche » comme préfiguration des politiques de responsabilité sociale. On découvre enfin dans Les trois petits cochons la dynamique de l’innovation en vigueur sur les marchés contemporains.

Des contes ancestrales pour éclairer le présent

L’idée est que, en découvrant au fil des histoires le lecteur comprenne mieux le monde du commerce. Par exemple : les ressorts de l’emprise commerciale, la machinerie du libre-service, les faux-semblants de la RSE…

« Mon attachement à [l’égard de ces contes] fut d’abord celui d’un père heureux d’oublier son travail et de retourner à la littérature et à la vraie vie. Mais aussi celui d’un père qui travaillait sur l’économie et ne pouvait s’empêcher de remarquer à quel point ces histoires faisaient écho aux terrains qu’il examinait dans la journée. » commente l’auteur dans l’introduction de son livre. Il ajoute : « Il ne serait nullement question de réenchanter l’espace commercial. Car je montrerai que ce monde est d’emblée enchanté, ou plutôt enchanteur. »

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