« Près de 65 % des entreprises n’évaluent pas les compétences de leurs collaborateurs » Benoît Praly, CEO et fondateur de Domoscio.

« Près de 65 % des entreprises n’évaluent pas les compétences de leurs collaborateurs » Benoît Praly, CEO et fondateur de Domoscio.

À l’instar de la santé, du transport ou encore des banques, l’IA semble également révolutionner les parcours de formation. Mais comment l’intelligence artificielle peut-elle permettre de suivre un apprentissage adapté à ses besoins ? Est-il possible de suivre un parcours de formation personnalisé ? Une fois l’apprentissage fait, quels sont les moyens de le pérenniser ? Éclairage de Benoît Praly, fondateur et CEO de Domoscio.

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Quel est votre constat sur les méthodes de formation traditionnelles ?

Benoît Praly : Je les trouve très bien. Le facteur humain est essentiel dans le principe de transmission. Seulement, on se confronte aujourd’hui, et ce depuis un certain temps, à des budgets de formation de plus en plus limités. Ce qui a favorisé en quelque sorte l’émergence de l’apprentissage en ligne. Cela a, certes, permis de toucher plus de personnes avec un budget maîtrisé, mais au détriment de la qualité pédagogique. On se retrouve désormais face à des parcours en ligne qui ne sont souvent pas adaptés. Je dirais même, peu pertinents. Pour preuve, seulement 5 à 7 % des personnes qui suivent une formation via un Mooc arrivent au bout de leurs parcours. Et c’est le cas pour bon nombre de formations en ligne. L’autre frein à un apprentissage optimal va être le temps de mise en application de ce dernier. En effet, si l’apprenant n’applique pas ou n’est pas en mesure d’appliquer tout de suite sur le terrain ce que le formateur lui a enseigné, il risque de ne plus s’en souvenir.

Comment l’IA et la data peuvent aider à lever ces freins ?

B.P : La data va permettre de connaître l’utilisateur final afin de lui adresser une réponse personnalisée. Elle va permettre de comprendre ce qu’il sait, la manière dont il apprend et même définir ce que l’utilisateur pourrait apprendre pour renforcer ses compétences. Concrètement l’idée est de brasser tout un catalogue de ressources existantes (formations en présentiel ou en ligne, podcasts, vidéos…) pour définir un parcours dédié à l’apprenant en utilisant seulement les ressources pédagogiques dont il va avoir besoin.

 Comment la data peut assurer la mise en application d’un apprentissage ?

B.P : Aujourd’hui, près de 65 % des entreprises n’évaluent pas les compétences de leurs collaborateurs. Elles se contentent, bien souvent, de faire des évaluations à chaud. Or, c’est un facteur clef pour savoir ce qui a été retenu durant la formation. La data dans ce cas va me permettre de quantifier ce qui a été retenu un mois, six mois après par le collaborateur et d’évaluer ses connaissances sur les gestes métier. Cela ne va pas assurer la mise en application sur le terrain mais en tout cas ça va la faciliter. Capable d’amener le bon collaborateur avec la bonne connaissance sur le moment où il aura besoin de la mettre en application.

Pouvez-vous nous parler des solutions apportées par Domoscio ?

B.P : Pour pallier les freins énoncés précédemment, nous avons créé deux produits différents : Domoscio Hub et Domoscio Lock.

Domoscio Hub, est une plateforme numérique en ligne que l’on interface avec tous les systèmes d’information du client (intranet, CMS…). À la manière d’un interrupteur multifonction, la plateforme va estimer à l’aune de l’utilisateur les parcours potentiels, choisir le meilleur chemin à suivre et proposer la meilleure ressource pédagogique pour accompagner la montée en compétences. Grâce à ce dispositif, nous avons été capables de diminuer de 37 % le temps de formation.

Une fois la formation terminée, c’est au tour de Domoscio Lock, l’application mobile, de rentrer en jeu. Cette dernière va ainsi permettre de « verrouiller » en quelque sorte l’apprentissage de la formation à travers des piqûres de rappels envoyées au bon moment. En effet, à travers les réponses apportées par l’utilisateur l’algorithme de l’application va être en mesure de proposer des questions adaptées au bon moment, de manière à ce que le collaborateur s’en souvienne ad vitam aeternam.

Par Houda Benjelloune

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