Nutri-Score : les limites d’une notation pour les consommateurs

Nutri-Score : les limites d’une notation pour les consommateurs

Nutri-Score

Dans un objectif de transparence certaines entreprises de la grande distribution affichent un Nutri-Score sur les emballages de leurs produits. Avec une notation de A à E, l’indicateur permet de renseigner rapidement la qualité nutritionnelle des aliments. Cependant ce logo ne doit pas être pris à la lettre.

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Savoir la valeur nutritionnelle d’un produit alimentaire en un coup d’œil : voilà l’objectif du Nutri-Score ! Une idée qui vient de Serge Hercberg, professeur de nutrition à l’université Paris XIII. C’est lui l’inventeur du Programme National Nutrition Santé, qui a donné naissance au très célèbre « manger cinq fruits et légumes par jour ». Avec le Nutri-Score, le professeur propose aux entreprises volontaires de signifier la qualité nutritionnelle des aliments vendus sur les emballages. Avec cette échelle de couleurs, associée à des lettres, il est donc possible privilégier les meilleurs produits. Ainsi le consommateur peut choisir une pizza A qui sera plus nutritive qu’une pizza E en rouge.

Le Nutri-Score concerne tous les aliments transformés, excepté les herbes aromatiques, thés, cafés et levures. En effet, depuis décembre 2014, les entreprises d’agro-alimentaire ont l’obligation de mentionner les apports industriels d’un produit. Notamment les conservateurs, texturants ou exhausteurs de goût, souvent là pour tromper le consommateur. Ainsi le Nutri-Score se veut un indicateur plus simple et intelligible, face à un étiquetage jugé un peu complexe. Selon Santé Publique France, 91% des français plébiscite ce logo car il répond à un besoin de connaître la qualité nutritionnelle de ce qu’ils consomment.

L’industrie et la publicité réticentes au Nutri-Score

Toutefois le Nutri-Score, n’est pas obligatoire. Il est seulement recommandé aux industriels par un arrêté ministériel datant de 2017. De 36% en avril 2018, la visibilité de l’indicateur atteint 65% des articles en mai 2019. Au total 180 industriels et distributeurs utilisent ce logo. À l’inverse, certains fabricants refusent catégoriquement d’afficher cette allégation, comme Coca-Cola, PepsiCo ou Nestlé. Pour rappelle les articles produits par ces firmes ont peu de qualités nutritionnelles. Ils sont généralement très riche en sucre, additifs, graisses et donc mal notés au Nutri-Score. Un lobby au niveau européen a même empêché le logo de s’afficher de manière transparente sur les publicités. Pourtant nombreuses sont les associations de consommateurs qui demandent à voir l’allégation sur les spots télévisés ou les affiches dans les espaces publics.

Un indicateur de plus en plus obsolète

Au delà de sa visibilité, le Nutri-Score a d’autres limites. Il ne prend manifestement pas en compte certaines substances, puisqu’il évalue uniquement l’aspect nutritionnel des articles. C’est le cas pour les additifs ou les pesticides. Là aussi des associations de consommateurs luttent pour que la teneur de ces éléments rentrent dans les critères qui établissent la note du produit.

En outre, depuis plusieurs années émergent des applications qui permettent de mieux connaitre les valeurs nutritionnelles des aliments. Simplement en scannant le code barre de l’article il est possible sur Yuka ou Open Food Facts de retrouver la composition totale d’un produit alimentaire. Certains logiciels pour smartphone vont même jusqu’à retracer l’ensemble de sa chaine de conception et estiment également son impact écologique.

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