Entreprendre, une affaire de famille [3/4] « La famille, c’est la base. C’est ce qui fait ce qu’on est. »

Entreprendre, une affaire de famille [3/4] « La famille, c’est la base. C’est ce qui fait ce qu’on est. »

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Noël, très attendu par les plus petits qui attendent avec impatience leurs cadeaux, cette fête est surtout un moment de partage en famille. Une semaine avant les fêtes, nous avons donc voulu mettre la famille à l’honneur au travers de témoignages d’entrepreneurs pas comme les autres. Associés à leur soeur, à leur épouse, à un parent, ces chefs d’entreprises ont fait de l’entrepreneuriat une affaire de famille. Chacun témoigne de cette aventure humaine extrêmement enrichissante qu’ils ont pu partager avec un proche. Equilibre vie pro/vie perso, transmission, confiance et difficultés, nous entrons avec eux dans les coulisses de leur aventure entrepreneuriale et de leur vie familiale.

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Ce troisième épisode sera consacré à Agnès Dupuy et à sa soeur Carine Goma, co-fondatrices de ASAD et FamyHelp. Interview.

FamyHelp, ASAD : qu’est-ce qui se cache derrière ces noms ?

Agnès Dupuy : FamyHelp est une solution digitale à destination des aidants que nous avons créé avec ma soeur Carine. C’est une application qui permet aux aidants d’avoir accès à des informations pour les aider dans leur accompagnement d’un proche en perte d’autonomie. Elle leur donne accès à un portail de prestataires qui les aideront à organiser le maintien à domicile de leur proche dans les meilleures conditions. 

Nous développons cette solution depuis 2019. Avant cela, nous avons monté une structure d’aide à domicile qui s’appelle ASAD. Nous y proposons des prestations de service à domicile au service des personnes âgées. C’est d’ailleurs cette première structure qui nous a donné l’idée de monter FamyHelp. 

On le voit au travers de votre activité, la famille semble très importante pour vous…

A.D : Pour moi, c’est la base ! C’est ce qui a fait ce qu’on est, ce qu’on est devenu et ce qu’on va être. C’est un peu le cocon où on va se retrouver. Être en famille, c’est être avec des gens qui nous connaissent vraiment et depuis toujours. On peut être 100% soi-même avec eux, tout le temps. Nous sommes deux soeurs dans la fratrie et nous sommes très proches et nous avons très tôt travaillé ensemble.

Quand je regarde mon parcours, je me rends compte que tout s’est articulé autour de la famille. FamyHelp est là pour accompagner ceux qui prennent soin de leur famille. Mais pour moi, la famille ce n’est pas que le sang. Il y a aussi la famille qu’on s’est créée qui sont les amis, les voisins, les gens qui partagent notre vie. C’est finalement ce qui m’a motivée pour créer ces entreprises. D’ailleurs, ma famille m’a beaucoup soutenue. Ils ne m’ont pas aidé financièrement comme c’est parfois le cas, ou avec leur réseau. Mes parents ne sont pas du tout issus de l’entrepreneuriat, mais ils m’ont soutenu à leur manière puisqu’ils m’ont laissé faire et ils m’ont fait confiance. 

Vous avez monté vos deux entreprises avec votre soeur, d’où vous vient cette envie commune d’entreprendre ? Avez-vous toujours voulu entreprendre ?

A.D : Je pense que c’est venu comme cela. En réalité, je me suis rendu compte a posteriori que l’idée de me lancer ne tenait pas du hasard. Finalement, c’était quelque chose que j’avais toujours eu en moi, sans forcément le formaliser. Quand l’idée est venue et qu’elle a germé, cela ne m’a posé aucun problème de me lancer dans l’entrepreneuriat.

J’ai alors créé ASAD presque toute seule. Mai j’ai tout de suite proposé à ma soeur de venir travailler avec moi. J’ai d’abord voulu sécuriser la société financièrement pour ne pas positionner ma soeur dans un situation d’échec, avec les conséquences que cela pouvait avoir. Je pouvais assumer ce risque de mon côté, mais je ne voulais pas le faire assumer à ma soeur. Comme le projet a bien démarré et que nous avions des capacités de financement, un an après, j’ai demandé à Carine de rejoindre le navire. 

Quelles difficultés liées à votre association avec votre soeur avez-vous rencontré ?

A.D : Les difficultés que nous rencontrons sont principalement des difficultés d’organisation familiale. Nous aimons bien partir en vacances ensemble. Mais souvent nous ne pouvons pas le faire car nous ne pouvons pas tout le temps nous absenter en même temps. L’autre difficulté c’est que comme nous sommes soeurs, nous faisons très attention à ce que pense l’autre. Nous nous mettons la pression parce que nous ne voulons pas nous décevoir l’une l’autre.

C‘est vrai que le privé et le professionnel se mélangent et s’entremêlent tout le temps. Lors d’un repas de famille, nous allons discuter du boulot. Le travail ne nous quitte jamais. C’est peut-être aussi une difficulté mais nous le vivons bien. C’est normal pour nous, donc nous n’en souffrons pas. Dans la sphère professionnelle non plus, le fait d’être soeurs ne pose pas vraiment de souci. D’autant que nous travaillons dans une entreprise où la compétence est reconnue. C’est à dire que ma soeur a un niveau de compétences important reconnu par nos collaboratrices et ce n’est pas seulement parce qu’elle est ma soeur.

Forte de votre expérience d’entrepreneure, que souhaiteriez-vous transmettre à vos enfants ?

A.D : J’aimerais que mes enfants aient la motivation d’entreprendre par eux mêmes, de construire leur idée, de la rendre réelle et de garder cette indépendance que permet l’entrepreneuriat. C’est ce que j’essaye de leur transmettre dans l’éducation que nous leur donnons avec mon mari. Alors c’est une indépendance qui a un prix. Mais c’est quand même une certaine liberté de faire les choses comme on les a pensées.

Le plus sympa dans l’opération, c’est de réussir à mobiliser d’autres personnes autour de son propre projet. Quand ça marche ça fait de belles histoires, de belles réussites professionnelles et aussi personnelles. Donc j’essaye de leur transmettre cette envie d’entreprendre.

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