[A lire] Sympathie de la nuit

[A lire] Sympathie de la nuit

Publié le 21 janvier 2022

Le propre des gens passionnés est de pouvoir rendre des sujets passionnants. Soyons honnêtes, la parution de trois courtes nouvelles inédites de Germaine de Staël n’est pas, sauf pour une petite communauté d’initiés, une nouvelle propre à susciter un intérêt extrême. Et pourtant, avec sa Sympathie de la nuit Stéphanie Genand réussit le (petit) exploit d’attirer l’attention sur ces manuscrits perdus.

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C’est un livre hybride, une sorte de composition. D’un côté, trois nouvelles inédites, très courtes. De l’autre une introduction en forme de recherche, plutôt longue. Comme un déséquilibre. L’œuvre centrale est reléguée en fin de livre, et sa présentation occupe l’espace. On ne s’en plaindra pas. Car, au risque de heurter les amateurs de belles lettres, les dîtes nouvelles ont un intérêt discutable pour le commun des lecteurs. (A lire chez le même éditeur)

A l’inverse le travail d’enquête de Stéphanie Genand passionne. A partir de la découverte de trois nouvelles, Sympathie de la nuit se lit comme un polar éditorial sur fond de 19e siècle. Maternité de l’œuvre, canaux de distribution, preuves, traces perdues. La petite histoire se confond avec la grande.

Stéphanie Genand nous livre donc, au grès des petits détails, une Germaine de Staël très vivante, assez éloignée de l’image d’Epinal.  « Je croyais connaître Germaine de Staël : la disciple de Rousseau, la théoricienne du progrès et l’adversaire acharnée de l’autoritarisme. Cette image a volé en éclats lorsque j’ai découvert ses premières nouvelles. Une autre Staël y surgit, loin de la femme des Lumières : une Staël folle ou attirée jusqu’au vertige par la folie. »

 

 

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