Les lieux communs ont la vie dure. Un président sortant avec une majorité au parlement ne peut être réélu. L’alignement des élections présentielles et législatives assure au président une majorité absolue, la 5e République n’est pas un régime parlementaire… La liste est longue. Elle ne vaut plus grand chose.
Les Français ont donc choisi de ne pas choisir. Entre une majorité sortant en perte de souffle mais toujours dominante, une Nupes dynamique mais encore marginale, un RN conquérant mais esseulé et des LR survivants mais divisés, bien malin qui peut dessiner les contours de cette assemblée pour le moins bigarrée.
Pas de prime aux sortants, pas de carte blanche aux ministres candidats, pas de dégagisme mais des déroutes personnelles. On trouve de tout dans ces résultats. Tournée de verres à moitié pleins et de verres à moitié vides. Tout le monde gagne, tout le monde perd.
Il va pourtant bien falloir gouverner. Ce n’est pas comme si les sujets manquaient, guerre, inflation, réchauffement climatique, transition énergétique… Les français espèrent une assemblée de coalition, de compromis, le meilleurs des mondes en somme. Sur le papier l’idée est séduisante. Ecologie par ici, sécurité par là, économie et éducation ailleurs. Oui mais… Sans majorité absolue, Emmanuel Macron sort plus qu’affaibli, ajoutez à cette fragilité la certitude pour le chef de l’état de ne pas se représenter en 2027 et vous comprenez que le parlement risque vite de se transformer un rampe de lancement. L’intérêt collectif la dedans ? Espérons.
Entre foire d’empoigne et parlementarisme éclairé, cette assemblée sera ce que les partis en feront. Chacun fera ses choix, les français seront juges.
