[A lire] Cinq matins de trop

[A lire] Cinq matins de trop

Publié le 30 juin 2022

C’est un peu toujours la même histoire avec Keneth Cook. Un anti héros, loser sur les bords, perdu dans le fin fond de l’Australie, avec un léger problème d’alcoolisme. C’est toujours pareil, mais c’est toujours aussi bien. Alors quand Autrement réédite 5 matins de trop, on ne mâche pas son plaisir.

Vous aimerez aussi

Passons assez vite sur l’intrigue : Jeune instituteur envoyé enseigner au fin fond de l’Outback, au cœur de l’Australie, John Grant doit passer la nuit à Bundanyabba avant de prendre l’avion pour des vacances à Sydney. Il dépose ses valises à l’hôtel et va boire un verre dans l’un des innombrables pubs de cette ville brûlante et poisseuse, où l’ennui abyssal pousse aux pires  comportements.

Voilà, rien de réjouissant, un raté complet pris au piège dans ce qui ressemble comme deux gouttes d’eau à l’enfer de Dante. « Vous qui entrez ici, abandonnez tout espoir »… il y un peu de cela dans l’errance de John Grant. Rien n’est prémédité, ni voulu. Les évènements s’enchainent, fatalistes. Une gueule de bois sans fin, jamais souhaitée, toujours subie, mais une gueule de bois quand même.

Les matins se suivent et se ressemblent, état pitoyable, pertes de souvenirs, honte. Présenté comme ça, 5 matins de trop n’a rien de très réjouissant, et pourtant on tourne les pages sans s’en rendre compte. C’est une lecture à tiroir, chacun y trouve ce qu’il cherche. Critique sociale, humour, défonce…

Ce qui frappe, ici encore, c’est la capacité qu’à Keneth Cook de poser, en quelques phrases, un décor. C’est un livre de cinéma, immersif qui vous plonge au côté de ce héro bancal au fin fond de cette Australie désolée.

 

0 commentaires

Laisser un commentaire