C’est un inconnu, une sorte d’oublié de l’histoire. Coincé entre Louis XIV et Louis XV, moins qu’un roi mais plus qu’un ministre, Philippe d’Orléans a pourtant profondément marqué la fin de l’ancien régime, ne serait-ce qu’en assurant une transition pacifiée entre deux règnes. C’est ce Régent trop souvent caricaturé que nous donne à voir Thierry Sarmant dans une biographie illustrée publiée chez Perrin.
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Du régent, l’histoire a retenu des excès. Libertinage, festin, débauche, comme autant de traits de caractère (certes réels) poussés à l’extrême, comme pour occulter le reste. Et pourtant, il y a dire. Entre guerres de Hollande ou guerre en Espagne, entre réforme économique et banqueroute, entre princes légitimés et prince du sang, la vie de celui que l’histoire retiendra sou le nom de Régent ne manque pas d’épisodes.
Fils de Monsieur et de Madame Palatine, neveu du Roi-Soleil, arrière-grand-père du régicide Philippe Égalité, aïeul de Louis-Philippe, le dernier roi des Français, le Régent est une figure mythique de l’histoire de France. Il n’en demeure pas moins un personnage énigmatique, tout à la fois libéral et libertin, réformateur et autoritaire. Prince des Lumières, mais dévoré par sa part d’ombre, il s’inscrit dans la lignée des « despotes éclairés », avec toute l’ambiguïté que comportent ces termes contradictoires.
Sans tomber dans le panégyrique, Thierry Sarmant mène néanmoins une entreprise de réhabilitation. Quant on a eu de son vivant Voltaire comme détracteur, il est en effet difficile de gagner le procès de la postérité. Avec le recul des siècle, on se plait à (re)découvrir cette figure complexe, unique dont le défaut aura probablement été d’être un peu trop en avance sur son temps.