72 % des salariés pensent que le télétravail devrait être un droit garanti par la loi

72 % des salariés pensent que le télétravail devrait être un droit garanti par la loi

Publié le 16 octobre 2023

Owl Labs, spécialiste des technologies collaboratives hybrides dévoile les résultats de son rapport annuel sur l’état des lieux du travail hybride en France. L’entreprise a voulu étudier les évolutions relatives au travail qu’il soit sur site, hybride et à distance et a interrogé 2 000 collaborateurs à temps plein et âgés de 18 ans et plus. Les réponses des sondés ont été collectées en juin 2023 avec le cabinet d’études Vitreous World. Voici les principaux enseignements de ce rapport.

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Le travail à distance s’est installé pour de bon, mais les employeurs n’en sont pas satisfaits

Le télétravail est un mode de travail particulièrement plébiscité par les employés, à tel point que pour 72% d’entre eux, il devrait être un droit garanti par la loi. Toutefois, et même si le travail hybride et le télétravail ont fait leurs preuves, une part importante des employeurs persistent à vouloir maintenir les salariés au sein des locaux des entreprises. Plus précisément, 52% des travailleurs sont actuellement à temps plein au bureau, alors que seulement 21% aimeraient l’être.

Ainsi, 61% des personnes interrogées en viennent à penser que leur entreprise leur demande de se rendre au bureau, à cause d’une vision traditionnelle du travail. En outre, les entreprises n’intégrant pas efficacement le travail hybride dans leur espace de travail sont perçues comme vieillissantes et en manque d’innovation managériale. Ceci peut avoir des répercussions sur l’attitude des collaborateurs qui deviennent adeptes du « coffee badging », cette pratique qui consiste pour un salarié à se rendre au bureau pendant quelques heures pour faire acte de présence. En effet, près de 1 employé sur 3 (30%) le pratique et 7% déclarent ne l’avoir jamais pratiqué, mais aimeraient le faire. Un comportement qui se développe et qui d’une part témoigne une baisse de l’engagement des collaborateurs mais également une fragilisation du lien de confiance entre les managers et les collaborateurs.

Si cette tendance se développe c’est parce qu’elle résulte d’un manque d’écoute et d’adaptation des entreprises, mais aussi à cause du biais de proximité. Ce dernier, s’exprime à travers la prédisposition d’accorder un traitement préférentiel, de manière inconsciente parfois, aux collaborateurs qui travaillent en présentiel. Cela se traduit au quotidien par une meilleure communication avec les managers et les collègues, un meilleur accès à l’information et une meilleure intégration au sein des équipes. Par ailleurs, 41% des travailleurs craignent que les managers considèrent les employés qui travaillent du bureau comme plus productifs et plus dignes de confiance que leurs homologues qui travaillent à distance et 37 % craignent que le fait de travailler à distance signifie qu’ils auront moins leur mot à dire au travail ou encore moins d’opportunités d’évolution de carrière.

Malgré ces craintes, le travail hybride a toujours la cote auprès des salariés. Il est d’ailleurs si populaire, que 41% d’entre eux avouent qu’ils n’accepteraient pas une offre d’emploi si elle n’était pas assortie d’horaires et de modes de travail flexibles. Plus exactement, un travailleurs sur cinq (20%) accepterait même une baisse de salaire de 15 % pour un espace de travail entièrement à distance et 20% des sondés accepteraient une réduction de salaire de 15 % ou plus pour travailler à distance à temps plein.
Enfin on observe également une progression de la vigilance de la part des dirigeants par rapport à ces nouveaux modes de travail. 41 % des cadres déclarent que leur entreprise a instauré ou accru le recours aux logiciels de surveillance des activités des employés, et 47 % des travailleurs s’inquiètent de la surveillance de leur travail.

« L’approche traditionnelle du travail, bien qu’elle soit fondamentale pour poser les bases, doit évoluer pour être dans l’air du temps. Pour que l’environnement de travail favorise l’épanouissement des collaborateurs et permette d’accroitre la productivité, il est nécessaire d’adopter une vision plus moderne comprenant davantage de flexibilité. Si les collaborateurs sesont rapidement adaptés, les managers doivent encore redoubler d’effort à ce sujet » Frank Weishaupt, CEO d’Owl Labs.

L’équipement technologique : un enjeu crucial pour la pérennité du travail à distance

Pour que le travail hybride et le télétravail soient efficaces et pertinents pour les salariés, il est essentiel pour les entreprises d’investir dans la ou les technologies adéquates. Pourtant seulement 25 % des entreprises ont modernisé leur outil de visioconférence au cours de l’année écoulée.
Le fait de ne pas fournir aux collaborateurs qui travaillent de manière hybride, le matériel technologique adéquat peut impacter considérablement leur productivité et 76 % des travailleurs déclarent qu’une technologie efficace est cruciale pour assurer des bonnes conditions de travail. L’enjeu des équipements technologiques ne peut pas être négligé car près de 8 travailleurs sur 10 (76%) déclarent que leurs réunions comptent au moins un participant à distance et que 80% des salariés ont perdu du temps dans leurs réunions hybride en raison de difficultés techniques. Le rapport souligne également que 3 employés sur 4 (75 %) ont des difficultés à voir les visages des gens et manquent donc de repères visuels (38 % disent toujours ou souvent), 78 % signalent des problèmes audio et 73 % ont l’impression de ne pas pouvoir contribuer efficacement à cause d’une technologie statique et inefficace.

L’étude révèle aussi un besoin indéniable de formation pour l’utilisation de ces nouveaux outils. Les nouvelles générations peuvent être adeptes de ses nouvelles technologies, mais cela n’est pas forcément le cas pour les collaborateurs plus âgés qui sont confrontés à de nouvelles pratiques et ne sont pas assez accompagnés pour faire face aux évolutions technologiques.

De la démocratisation du travail hybride et du télétravail une charge de travail parfois plus conséquente, ainsi qu’une surcharge mentale liée à l’individu (biais de proximité), en plus de l’accroissement des nouveaux outils de communication. En outre, seulement 54% des employés pensent que leur manager se soucie d’eux, alors qu’un supérieur compréhensif est l’un un facteur essentiel pour 85% d’entre eux. Une observation permettant d’affirmer que le facteur humain reste toujours très important pour les collaborateurs, malgré la montée de la technologie. Ainsi, 35 % des salariés Français estiment que leur niveau de stress a augmenté au cours de l’année écoulée.

Ces résultats montrent clairement que le mode de travail hybride est l’avenir pour de nombreux collaborateurs car il offre un maximum de flexibilité et d’autonomie. Même si les entreprises ont effectué des efforts pour l’implantation de ces nouveaux modes de travail, notamment à travers l’utilisation d’outils divers, il est important de ne pas saturer les collaborateurs avec une pléthore de technologie. Cela peut s’avérer particulièrement contreproductif car 38% des collaborateurs déclarent que leur employeur utilise trop de plateformes de communication, au point d’en être submergé. Le choix de l’outil technologique constitue donc un facteur crucial pour rendre le travail hybride efficace. Parmi ces technologies, l’IA peut jouer déjà un rôle crucial. Selon le rapport d’Owl Labs, 25% des sondés déclarent qu’en 2023, leur employeur a adopté l’IA pour renforcer leurs rôles.

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