[A lire] Diên Biên Phu, les leçons d’une défaite

[A lire] Diên Biên Phu, les leçons d’une défaite

Publié le 26 avril 2024

C’est une des plus grandes défaites militaires et politiques françaises, une défaite qui à l’image de Waterloo, marque la fin d’une ère. Diên Biên Phu acte, à quelques mois près, la fin de la présence française en Indochine. Au delà d’une déroute de l’armée française, au delà de l’atrocité et de l’horreur des combats, Diên Biên Phu cristallise une errance politique, les paradoxes du temps, l’apogée du « faites au mieux ». C’est cette histoire tragique et ses enseignements que rapportent Pierre Servent dans son Diên Biên Phu, les leçons d’une défaite, publié aux éditions Perrin.

Vous aimerez aussi

7 mai 1954. Chute de Diên Biên Phu. La victoire spectaculaire du Viêt Minh après cinquante-six jours de combats scelle le départ de la France, présente depuis plus d’un siècle dans cette partie du monde.  Malgré les ingrédients singuliers, propres à ce conflit indochinois, Pierre servent y détecte le même « mal français », déjà identifié dans les guerres nationales, les grands travers hexagonaux qui ont favorisé l’échec : même sempiternelle querelle des chefs alors que le conflit fait rage, même désajustement entre le pouvoir politique et la sphère militaire, même arrogance qui conduit à sous-estimer l’ennemi et à se surestimer…

Ouvrir le dossier Diên Biên Phu, et plus largement le sujet indochinois n’est jamais une chose aisée, tant la présence française et son utopie civilisationnelle se confronte aujourd’hui à la réalité d’un conflit colonial sanglant. Par facilité, et un peu par lâcheté, on a eu tendance à simplement oublier ce passé encombrant. Oubli bien pratique car il permettait de ne pas adresser les questions (et elles sont nombreuses) posée par ce conflit d’un autre temps.

En prenant Diên Biên Phu comme point d’entrée Pierre Servent ouvre finalement une réflexion bien plus large sur l’aventure indochinoise française et ses conséquences immédiates (pensons à l’Algérie). Pas de procès à charge ciblé, mais plutôt la mise en avant des responsabilités avant tout collectives qui ont mené l’élite de l’armée française à périr dans cette maudite « cuvette ».

0 commentaires

Laisser un commentaire