Entrepreneur : la voie du salariat, fermée à jamais ?

Entrepreneur : la voie du salariat, fermée à jamais ?

Publié le 4 juillet 2013

D’après une étude, les entrepreneurs ont plus de mal à trouver un emploi s’ils décident de reprendre la vie plus calme de salarié. C’est quand même dingue, non ?

Pas facile de retourner vers la vie du salariat

Pas facile de retourner vers la vie du salariat


Imaginez un seul instant. La période estivale qui démarre vous permet de prendre un peu de recul : sur l’activité, les objectifs de fin d’année, sur vous même. Or – stupéfaction – la vie d’entrepreneur ne vous botte plus tant que ça. Eh oui, malgré tout ce que vous avez pu accomplir à la tête de cette entreprise, vous en avez assez de cette vie harassante de dirigeant : stressé tout le temps, pas ou peu de vie personnelle, et toujours pour un salaire de misère. Oui, « à quoi bon », vous dites-vous.
Problème, d’après une étude réalisée par une équipe de chercheurs européens, le virage à 180° n’est pas si simple à aborder. En effet, les cinq professeurs ont observé que les candidats à un poste avec un passé d’entrepreneur ont tendance à recevoir moins de réponses positives. L’étude évoque même un taux de réponse plus élevé de 60% pour ceux qui n’ont jamais entrepris.

 Ingérable…

« Nos résultats laissent très peu de doutes sur le fait que les entrepreneurs sont discriminés. Il faut rappeler que le choix de devenir entrepreneur peut résulter d’un blocage inattendu, un facteur qui devrait être pris davantage en compte », ont expliqué les chercheurs. En clair, un entrepreneur ne rebascule vers le salariat uniquement après une défaillance d’entreprise.
Alors pourquoi une telle réticence ?  » Mon intuition est que beaucoup d’entrepreneurs auraient du mal à s’intégrer dans une entreprise. Bien entendu, la plupart d’entre eux sont très productifs et autonomes…tant qu’ils n’ont pas de chef à supporter », raconte Philipp Koellinger un des auteurs de l’étude et professeur à l’université Erasmus de Rotterdam.

 … ou trop frileux ?

Ce que les spécialistes de football appelleraient plus communément : le syndrome Eric Cantona. Une maladie qui empêche les capitaines à prendre une personne trop caractérielle dans son équipe, malgré son talent. Autrement dit, de peur de tout chambouler, on privilégie l’organisation, la hiérarchie, à l’individualité qui va casser la sacro-sainte « tradition ».
Or, d’après cette étude il n’en est rien. Moins que le pouvoir, les ex- entrepreneurs veulent faire les choses différemment. En clair, aller au bout de l’innovation et au bout des projets. Encore faut-il l’accepter, surtout de quelqu’un que vous venez juste d’embaucher. Et vous, l’accepteriez-vous ?

 Tancrède Blondé

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