Emerging Valley : l’entrepreneuriat africain, vecteur primordial de changement, selon Bertrand Walckenaer (AFD)

Emerging Valley : l’entrepreneuriat africain, vecteur primordial de changement, selon Bertrand Walckenaer (AFD)

Bertrand Walckenaer

Alors que la troisième édition d’Emerging Valley bat son plein. Bertrand Walckenaer, Directeur général délégué de l’Agence française de développement, répond à nos questions. Le groupe, partenaire privilégié de l’évènement, vient par ailleurs de lancer le fonds d’amorçage « Digital Africa ». Rencontre.

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Bertrand Walckenaer, vous êtes Directeur général délégué de l’AFD, l’Agence française de développement. Pouvez-vous nous rappeler quelles sont les missions du groupe ?

Le groupe Agence française de développement (AFD) est un établissement public qui finance, accompagne et accélère les transitions vers un monde plus juste et durable. Plateforme française d’aide publique au développement et d’investissement de développement durable, nous mettons en œuvre les orientations stratégiques de la politique de développement portée par le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.

Nos équipes sont engagées dans plus de 4 000 projets sur le terrain, dans les Outre-mer et dans 115 pays, pour les biens communs de l’humanité – le climat, la biodiversité, la paix, l’égalité femmes-hommes, l’éducation ou encore la santé. Nous contribuons ainsi à l’engagement de la France et des Français en faveur des Objectifs de développement durable pour construire un monde en commun.

Quels sont les enjeux de votre action pour le développement, ses résultats et ses impacts ?

Le groupe AFD poursuit le renouvellement de son action à l’aune d’une triple exigence d’efficacité, d’inventivité et de lisibilité partagée par les 2 650 femmes et hommes de conviction qui travaillent au service de plusieurs millions de bénéficiaires.

C’est à ces trois conditions que la hausse continue des engagements de l’AFD – suivant la trajectoire fixée par le président de la République pour atteindre 0,55 % du RNB consacré à la politique de développement en 2022 – s’alignera sur l’Agenda 2030 et sur l’Accord de Paris. L’an passé, les engagements du Groupe ont ainsi atteint 11,4 milliards d’euros, soit une hausse de plus de 1 milliard par rapport à 2017.

Pour accroître ses impacts, le groupe AFD approfondit sa logique partenariale. C’est le sens de notre participation à l’Alliance Sahel depuis son lancement en 2017, de notre présidence de l’IDFC, le club des 24 plus grandes banques nationales et régionales de développement, ou encore de notre coopération confiante avec l’Union européenne, partenariat dont nous célébrons le dixième anniversaire en 2019.

Notre détermination à agir efficacement s’adosse à une ambition forte : devenir la plateforme d’investissement solidaire de notre pays vers le Sud. Une plateforme active dans les deux sens, ou chacun apprend de l’autre.

« L’entrepreneuriat africain est un vecteur primordial de changement »

À l’aube de 2020, quelles sont les axes prioritaires sur lesquels vous souhaitez mettre l’accent ?

L’ambition dont je parlais plus tôt se matérialise concrètement alors que l’année 2020 sera marquée par de nombreuses échéances importantes pour la France. Priorité d’abord à la biodiversité, alors que la COP15 de Kunming porte de sérieux enjeux. Notamment autour du lien entre préservation de la faune et de la flore. Et du maintien du réchauffement climatique en dessous de la barre des 1,5 °C.

Priorité à l’égalité femme – homme également, au cœur de l’agenda international et intégrée systématiquement dans tous les projets que nous finançons. 2020 sera enfin une année « Tout Afrique » pour l’AFD. Le continent sera mis à l’honneur à l’occasion de deux évènements initiés par le Président de la République française. Le sommet Afrique – France d’abord en juin 2019 à Bordeaux et la séquence Africa 2020 de juin à décembre 2020.

L’entrepreneuriat africain réunit toutes ces priorités ; en ce sens, il est un vecteur primordial de changement et participe activement à l’atteinte de nos objectifs.

Vous un êtes un partenaire privilégié de cette troisième édition d’Emerging Valley. Quels bénéfices retirez-vous d’un tel événement et quels sont les messages que vous souhaitez faire passer ?

Les écosystèmes entrepreneuriaux façonnent l’avenir économique de l’Afrique, continent de l’innovation et de la jeunesse. L’AFD soutient donc vigoureusement ces acteurs engagés qui entreprennent dans une logique d’investissement à impact. A l’instar des startupers qu’Emerging Valley rassemble annuellement sur ce territoire d’Aix-Marseille, à la fois dynamique et ouvert sur l’Afrique.

Etre partenaire d’Emerging Valley, c’est ainsi soutenir les moteurs de la croissance et de l’emploi en Afrique. Que sont les PME sans se substituer à ces artisans incontournables de la création de richesse. En nouant un partenariat entre cet événement annuel qui rassemble des acteurs variés opérant pour améliorer les écosystèmes entrepreneuriaux en Afrique avec son programme de préparation à l’investissement le Social & Inclusive Business Camp, l’AFD contribue à créer une communauté apprenante d’entrepreneurs produisant des impacts sociétaux sur le terrain. Car nous savons l’importance, pour les entrepreneurs de pouvoir s’appuyer sur leurs pairs pour innover, tester, échouer, se relever. Et recommencer.

Vous lancez d’ailleurs « Digital Africa », un fonds d’amorçage de 15 millions d’euros. À quoi sera-t-il destiné ?

Le fonds d’amorçage Digital Africa est dédié aux jeunes entreprises numériques innovantes en Afrique. Par le biais de programmes spécifiques, il est déployé dans 45 pays d’Afrique et géré par les partenaires locaux du Groupe AFD.

Dans un avenir proche, il permettra aux startup d’être accompagnées. Et de bénéficier d’un soutien financier pouvant aller jusqu’à 300 000 euros. Ce fonds d’amorçage Digital Africa est une composante de l’offre Choose Africa. Par laquelle le Groupe AFD s’engage à consacrer 2,5 milliards d’euros aux startup, TPE et PME africaines d’ici 2022. Il complète l’ensemble des outils proposés pour accélérer la croissance des petites et moyennes. En permettant de financer et d’accompagner les startup africaines en phase d’amorçage.

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