Diriger à l’heure des injonctions contradictoires

Diriger à l’heure des injonctions contradictoires

Publié le 12 mai 2020

Peut-on répondre à la fois à l’impératif de protection des collaborateurs et à la nécessité de relance de l’activité économique ? Et si oui, comment ? Ces questions, chaque dirigeant, de la TPE aux plus hauts sommets de l’État, se les pose, tous les jours. Si elles ne sont pas ontologiquement contradictoires, ces aspirations, après deux mois de confinement, portent leur part de contraires.

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Nous avons tous eu à faire des choix. Et nous avons tous, aujourd’hui, à réinventer une nouvelle organisation du travail, de la société. Une organisation nouvelle qui permettra à chaque entreprise de garantir la protection du corps social et le maintien de sa performance. Ces choix se résument en une phrase, simple : ne rien lâcher. Ne rien lâcher sur le plan sanitaire, ne rien lâcher sur le plan économique. Nous réinventer, oui, avec de nouveaux critères mais avec les mêmes indicateurs de performance. C’est une obligation.

Imposer cette vision relève de la décision, la faire vivre relève du collectif. C’est là, dans cette alliance, que réside la pérennité d’une entreprise. Engagement, protection, dépassement de soi, comme nouveau vocabulaire de l’entreprise. Pour réussir, il faut changer le référentiel. La notion de performance économique, n’en déplaise à certain, n’est pas obsolète, au sens où elle permet de créer de sources de valeurs, des valeurs financières, bien sûr, mais aussi sociétales. Sinon quel sens donner au travail ?

Cette réinvention, véritable révolution industrielle, posera comme préalable un plus grand partage de la responsabilité au sein de l’entreprise, pensée comme un tout. Plus de délégation, plus d’intra-entrepreneuriat, plus d’autonomie, plus de sens. Pas d’économie possible sur le sens et l’utilité. Pas de renoncement possible sur la considération vis-à-vis et entre les salariés. Comme toujours, il y eut des précurseurs, des signaux faibles. Sébastien Bazin avec la révolution Accor. On se recentre sur son métier, sur son cœur de métier, on élimine le superflu, le secondaire. On vend les murs et on réinvente l’accueil.

C’est à la fin des grands groupes centralisés que nous assistons. Il y a urgence à se redimensionner, à opérer une épure des organisations, c’est un mouvement en avant, sûrement pas un repli. L’exécution des sujets passe, vraiment, aux mains des collaborateurs La complexité c’est donc de se dire que si l’on veut avancer, il faut se réinventer.

Cette vision parle-t-elle à tout le monde ? Non. Est-elle utile à tous ? Oui.

 

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