Comment la dette et le changement climatique menacent l’économie mondiale

Comment la dette et le changement climatique menacent l’économie mondiale

dette et changement climatique

Face à l’épidémie de coronavirus, les pays du monde entier traversent une crise sans précédent. Mais c’est les pays pauvres qui payent le plus lourd tribut. En plus de faire face à des catastrophes climatiques sans précédent, ces derniers se noient dans les dettes, menaçant un peu plus l’équilibre de l’économie mondiale. Le FMI et la Banque mondiale ont mis en place un groupe de travail pour réfléchir à des pistes concrètes.

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Selon le New York Times « plus d’une dizaine de pays se retrouvent désormais au carrefour de deux crises croissantes : le changement climatique et la dette ». Une dette qui ne cesse de croître et dont les obligations « font obstacle aux besoins vitaux de la population de ces pays, sans parler des investissements nécessaires pour les protéger des catastrophes naturelles » estime le média américain. Une évaluation de la Banque Mondiale et du Fond Monétaire International tire également la sonnette d’alarme.

Ces derniers expliquent que la dette, combinée au changement climatique et à la dégradation de l’environnement représentent « un risque systémique pour l’économie mondiale qui pourrait déclencher un cycle de réduction des revenus et d’augmentation des dépenses et exacerber la vulnérabilité face au climat ». Des discussions sont en cours entre les deux institutions, les pays débiteurs et les créanciers afin de mettre en œuvre de nouveaux accords financiers pour une reprise économique verte de ces pays. L’objectif est ainsi de présenter des propositions concrètes, avec des pour parler internationaux sur le climat, pour obtenir un accord d’allégement de la dette de la part des pays les plus riches, notamment la Chine ; plus gros créancier du monde.

Réduire la dette en échange d’investissements verts

Pour Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, « des programmes de relance verte ont le potentiel de stimuler une action climatique ambitieuse dans les pays en développement, surtout dans un moment où la pandémie impacte leur économie ». Dans ce sens, des propositions sont en cours pour aider ces pays à sortir des énergies fossiles et aider à une « reprise qui mettra également la planète sur des bases plus durables ».

Parmi les pistes évoquées : réduire la dette des pays pauvres en échange d’investissements vertueux pour l’environnement. « D’ici à la COP26, nous avancerons sur cette option. Bien sûr, il appartiendra alors aux créanciers et aux (pays) débiteurs de décider de l’adopter » a indiqué de son côté Kristalina Georgieva. Des créanciers qui se retrouvent toutefois acculés car si les pays débiteurs venaient à faire défaut sur leurs dettes « le système financier mondial fera face à un énorme problème » alerte Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU.

Belize, Mozambique : une situation économique inquiétante

Le Belize, frappé par de nombreuses catastrophes climatiques et qui subit également l’arrêt du tourisme à cause de la pandémie, fait face à une dette qui équivaut désormais à 85% de son économie nationale. Sa solvabilité a ainsi été revue à la baisse par l’agence de notation financière Standard & Poor’s. Un niveau d’endettement qualifié de non-viable par le FMI et qui complique l’obtention de prêts sur le marché privé.

Le Mozambique, 6ème pays le plus pauvre au monde, s’enfonce également sous d’énormes dettes, en plus de celles que le pays avait dissimulé en 2019 ( contractée pour faire face aux cyclones qui ont ravagé le pays).

Dans le continent africain, 6 autres pays sont en situation de surendettement. Et plus inquiétant encore, la part du budget dédié à la dette extérieure a triplé entre 2011 et 2020 pour atteindre 17,4% selon une analyse d’EUrodad, ONG européenne.

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