La revanche du pavillon

La revanche du pavillon

Publié le 19 avril 2021

Une petite maison, un bout de jardin, pas trop loin d’une grande ville, avec si possible des écoles à proximité… voilà la perle rare sur le marché immobilier de 2021. Un an de Covid est passé par là, et avec lui un an de télétravail.

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C’est donc une nouvelle tendance dont il faudra mesurer la pérennité. Les centres villes des grandes métropoles n’ont plus la cote et les villes moyennes reprennent leur droit. C’est qu’après plus d’un an de télétravail, et face à un avenir ne semblant pas remettre en cause cette nouvelle organisation, les Français font le choix de l’espace et de la qualité de vie.

Qui dit télétravail dit nouveaux besoins. Une pièce en plus, deux pour un couple. Un extérieur, ne serait-ce que pour prendre l’air. Qui dit télétravail dit surtout plus de trajet domicile/bureau. Quel intérêt alors de payer très cher un petit appartement pour être proche d’un bureau auquel on ne va pas quand la maison de banlieue, moins chère, vous fait les yeux doux.

Cette nouvelle donne, si elle peut sembler rafraichissante, pose en creux un nombre incalculable de questions, et laisse présager des conséquences bien plus marquées qu’il n’y paraît. Pêle-mêle, on peut légitimement s’interroger sur le devenir de marchés immobiliers. Les prix des grandes métropoles ont atteint des records mais les acheteurs semblent avoir des envies d’ailleurs, rajoutez à cela l’absence durable des touristes et vous avez potentiellement de quoi alimenter une crise immobilière. Passons à l’immobilier de bureau. La Défense sonne bien vide depuis un an. Quel avenir pour ces milliers de mètres carrés de bureaux périphériques si le télétravail, ne serait-ce que deux jours par semaine, s’imposait comme une nouvelle norme ? Quid des restaurateurs d’entreprises, des vendeurs de journaux à la sortie du métro, des commerces…

Et l’entreprise enfin, dans son organisation doit-elle se préparer à passer définitivement sur un modèle hybride, mêlant présentiel et distanciel, avec de nouvelles organisations à créer ? Quelle nouvelle forme managériale, quel nouveau lien ?

Il y a toujours différentes façons d’appréhender les bascules économiques et sociétales, la macro ou la micro. Si on se dit que Heinz n’arrive plus à produire suffisamment de sachets de ketchup individuels pour répondre à la demande et qu’un pavillon à Rambouillet est devenu le rêve d’un ménage parisien, on comprend que le monde change.

Tout simplement.

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