Après deux ans de crise économique et sanitaire où le secteur de l’événementiel a particulièrement été malmené, l’heure est à la réflexion. Comment les startups françaises appréhendent le retour du CES, le plus grand salon technologique au monde ? Réponse avec Jonathan Astruc, co-fondateur de Digitevent.
Quel futur pour les salons virtuels et hybrides ?
Durant la crise sanitaire, les organisateurs de salons ont été les premiers à digitaliser leurs événements. Ainsi, ils ont pu poursuivre leur activité et respecter leurs engagements vis-à-vis des exposants et des visiteurs. Les solutions techniques telles que Digitevent se sont adaptées afin de répondre à ce type de demande. Une fois la reprise des événements autorisée en France, beaucoup de salons ont gardé une dimension digitale. Le but ? Conserver une cible internationale ayant encore des difficultés à se déplacer. Ces événements sont donc passés d’un format 100% virtuel à un format hybride mêlant une double expérience. L’objectif désormais est de distinguer les avantages des différents formats et de créer une expérience plus enrichissante et immersive que dans la période pré-covid. Nous pensons donc que le format hybride devrait être adopté massivement dans les mois à venir et sur le long-terme.
Bilan 2021 : Pourquoi certains salons comme le dernier CES ont été un échec ?
Beaucoup de salons ont souffert de problèmes techniques et organisationnels. Les expériences proposées aux visiteurs et exposants n’étaient pas assez intuitives, participatives et pensées pour le digital. De plus, de nombreux acteurs ont davantage tenté de reproduire le salon à l’identique en virtuel plutôt que de repenser l’expérience. Nous constatons un réel apprentissage ces derniers mois ayant ainsi permis aux organisateurs de proposer des parcours utilisateurs plus intuitifs et plus engageants.
Retour difficile en présentiel en 2022 ?
Même si le nombre de salons organisés en présentiel a significativement augmenté cette année, la participation en présentiel reste légèrement en recul. Cela s’explique par les alternatives digitales proposées, qui poussent les visiteurs à participer à distance. Les prévisions pour 2022 restent incertaines pour le présentiel compte tenu des nouvelles relatives aux mesures sanitaires. Quelques soient l’évolution de l’épidémie, les acteurs du secteur sont prêts à s’adapter à l’ensemble des formats.
Les startups françaises vont-elles revenir en force sur les salons ?
La participation aux salons professionnels est un élément essentiel de la stratégie de communication des startups françaises. Elle permet de trouver des clients, partenaires et financiers. Les startups françaises sont donc sur le qui-vive et favorisent un retour sur les salons si la situation sanitaire le permet.
Comment la crise de la covid-19 a impacté les salons internationaux ?
Avec la levée des restrictions, les participants sont au rendez-vous, sauf à l’international où les déplacements sont encore limités. Les salons internationaux sont donc très impactés par les restrictions sur les déplacements. Du fait de l’avènement des formats hybrides et digitaux, ils ont réussi à conserver leur taux de participation en distanciel. Tant que la situation sanitaire n’évoluera pas et que les restrictions de déplacement ne seront pas levées, le format digital sera indispensable pour la pérennité de ces salons. Les acteurs du secteur doivent donc optimiser en permanence l’expérience des visiteurs et exposants afin de conserver un intérêt et un taux de participation important en 2022.
Peut-on s’attendre à un succès des salons comme avant la crise ?
Le niveau d’exigence des visiteurs et exposants augmente et le recours aux solutions d’hybridation telles que Digitevent est devenu presque automatique. Si les acteurs du secteur réussissent à renforcer l’interactivité, et à permettre aux exposants de rentabiliser leur investissement, les salons de demain devraient être un succès. Si nous nous projetons après la levée des restrictions internationales, les salons bénéficieront d’un retour de participation en présentiel et pourront désormais capter de nouveaux participants, avec des budgets légèrement moindre grâce au digital. Le secteur devrait donc évoluer très favorablement et avoir un nouveau souffle du fait de cette montée en compétence.