Durant 18 mois, salons et séminaires professionnels ont subi de plein fouet l’impact de la pandémie de Covid-19. Si l’automne a été synonyme d’éclaircie pour le secteur de l’évènementiel, les difficultés de recrutement et la diminution des marges des entreprises, freinent la relance.
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La reprise fut intense mais brève. En septembre et en octobre, « de nombreux évènements reportés à cause de la crise ont eu lieu au même moment » confie Aziz Bentaleb, directeur général du traiteur Calixir. Il rapporte que la reprise de l’automne a été particulièrement portée par les « salons médicaux ou les évènements du secteur bancaire ». En effet, les équipes de ces sociétés n’ont parfois pas pu se voir pendant plus d’un an.
Toutefois la crise est encore dans l’esprit des clients qui souhaitent organiser des salons ou des séminaires. Mû par la crainte des reconfinements ou des restrictions sanitaires, « les clients ne veulent plus s’engager » selon Aziz Bentaleb. Le traiteur affirme qu’ils sont très frileux et redoutent de devoir annuler au dernier moment. Cependant le travail d’organisation en matière de logistique, de livraisons et de personnel à trouver s’exerce sur le long terme. Par conséquent, les professionnels de l’évènementiel se retrouvent donc à assurer une prestation en un temps record. « Les clients nous mettent au pied du mur » déplore Aziz Bentaleb.
L’évènementiel reste impacté par l’inflation et le manque de personnel
Si le mois de novembre « s’annonce bien », le chef d’entreprise estime n’avoir « aucune visibilité pour décembre ». La frilosité des clients est telle que M.Bentaleb affirme n’avoir signé « que 74 euros de contrats » pour la fin du mois. Tandis qu’à la même période, avant la pandémie, il tablait habituellement sur un chiffre d’affaire de 400.000 euros. Le gérant du traiteur Calixir voit également ses marges diminuer. En effet, les professionnels qui participent aux événements « demandent des remises » car leur budget a souvent été amputé par la crise sanitaire. En outre, la flambée des prix de l’électricité ou des emballages alimentaires engendre des charges supplémentaires dans l’évènementiel.
Autre facteur de perte de chiffre d’affaire d’après Aziz Bentaleb : « certaines prestations sont annulées à cause du manque de personnel ». Tout comme dans la restauration et dans l’hôtellerie, la réduction des activités dans l’évènementiel a conduit de nombreux salariés à changer de métier. Une façon pour eux d’éviter de subir le chômage partiel et donc les pertes de revenus. Le directeur estime alors qu’il faut « revaloriser les grilles salariales et les conditions de travail pour redonner de l’attractivité aux emplois ». D’autant que les horaires sont parfois rudes pour les collaborateurs avec du travail de nuit et même le week-end.
Les acteurs de la filière contraint de brader les prix
Malgré tout la relance de l’économie fait repartir la demande en salons, foires et séminaires d’entreprises. En plus de l’inflation et du manque de personnel, les sociétés d’évènementiel constatent des problèmes similaires chez leurs prestataires. En effet, les agences de sécurité, d’accueil ou de régie technique rencontrent aussi un manque de personnel. Par exemple, les vigils sont de moins en moins nombreux ou disponibles pour opérer lors d’évènements. Certains n’avaient pas droit au chômage partiel et n’ont donc pas renouvelé leur carte professionnelle pour se diriger vers d’autres secteurs. De plus, un bon tiers des agents refusent de se faire vacciner. Ainsi les prestataires des entreprises d’évènementiel coutent plus chers. ce qui rogne davantage les bénéfices de ces dernières.
Par conséquent, le manque à regagner est encore plus important pour les sociétés organisatrices d’évènements. GL Events affiche une activité en repli de 48,5% sur les 9 premiers mois de 2021, comparé à 2019. Idem pour Viparis, gestionnaire de centres d’expositions d’Ile-de-France qui voit son activité divisée par deux en comparaison à la dernière année avant la pandémie.