Entrepreneuriat, une affaire de famille [1/4] « Nous avions toujours voulu entreprendre ensemble »

Entrepreneuriat, une affaire de famille [1/4] « Nous avions toujours voulu entreprendre ensemble »

Entrepreneuriat

Noël, très attendu par les plus petits qui attendent avec impatience leurs cadeaux, cette fête est surtout un moment de partage en famille. Une semaine avant les fêtes, nous avons donc voulu mettre la famille à l’honneur au travers de témoignages d’entrepreneurs pas comme les autres. Associés à leur soeur, à leur épouse, à un parent, ces chefs d’entreprises ont fait de l’entrepreneuriat une affaire de famille. Chacun témoigne de cette aventure humaine extrêmement enrichissante qu’ils ont pu partager avec un proche. Equilibre vie pro/vie perso, transmission, confiance et difficultés, nous entrons avec eux dans les coulisses de leur aventure entrepreneuriale et de leur vie familiale.

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Pour commencer, ce premier épisode sera consacré à Julie Boucon et Stéphanie Bourgeois, soeurs et heureuses co-fondatrices de Holy Owly. Interview.

Pour commencer, racontez nous l’histoire d’Holy Owly

Julie Boucon : Quand elle était directrice d’achat chez Général Electric, ma soeur, Stéphanie, est partie s’expatrier en Chine avec sa famille. Ses enfants étaient scolarisés au lycée français de Shangai. Son plus grand fils, qui à l’époque était en CP, est rentré en France presque bilingue en anglais, et avec de bonnes notions de chinois. De retour à Besançon, où nous sommes localisées, Stéphanie a donc partagé avec moi une idée. Celle d’inventer notre propre méthode pour apprendre l’anglais aux enfants.

Nous avions toujours voulu entreprendre ensemble, et nous avions déjà réfléchi à plusieurs concepts. Mais cette fois-ci, nous étions sûres que c’était la bonne idée. Donc en septembre 2015, nous avons ouvert notre centre linguistique qui a été notre laboratoire d’expérience pendant 3 ans. Entourées de chercheurs linguistes et de professeurs, nous avons développé notre méthode pédagogique adaptée à des enfants de 3 à 12 ans.

D’où vous viens ce goût commun de l’entrepreneuriat ?

J.B : Nous sommes issues d’une famille d’entrepreneurs. Nos grand-parents, parents, même nos maris sont entrepreneurs. Nous avons donc toujours baigné là-dedans. Et puis, nous nous retrouvons dans le côté très nourrissant de cette aventure qui chaque jour est différente. Pourtant, nous aimions beaucoup nos précédents jobs, mais l’entrepreneuriat permet de donner encore plus de sens.

Pour chacune, c’est aussi le fait d’être maman qui nous a donné cette envie d’apporter notre contribution. Nous avions cette idée que nous le faisions aussi pour favoriser l’égalité des chances de nos enfants. En effet, l’apprentissage des langues reste réservé à des familles qui ont les moyens de mettre leurs enfants dans des écoles internationales.

Vous le dites vous-mêmes, avec votre soeur, vous avez toujours voulu entreprendre ensemble. Pourquoi cette envie ? Quelles sont les avantages de votre association ?

J.B : Pour nous, entreprendre en famille avait vraiment du sens. L’avantage, c’est que nous nous connaissons parfaitement. Cela ne laisse pas de place au doute, même dans les moments compliqués. Entreprendre entre soeurs, c’est aussi pouvoir faire confiance. Parce qu’il est vrai que le parcours d’un entrepreneur est parsemé d’énormément de questionnements, sur beaucoup de sujets. Être serein quant à son associé, c’est déjà, un point très fort.

D’ailleurs, parmi les sujets fréquents lorsqu’on pose la question de l’entrepreneuriat, c’est souvent celui de bien choisir son associé qui revient. Alors évidemment, je conseillerais à tout entrepreneur de ne pas se lancer seul. C’est hyper important d’être au moins deux, notamment lors d’une levée de fonds, par exemple, qui est un vrai sujet pour les entrepreneures féminines. Heureusement que nous étions deux. Parce que si l’une d’entre nous était un peu dans le creux de la vague, l’autre redoublait d’énergie.

Et au contraire, quels sont les inconvénients ?

J.B : À mon niveau, je n’en vois aucun. C’était la crainte de nos maris qui justement ont tenté de nous dissuader. Nous avons une très belle relation, nous sommes très fusionnelles dans la vie privée. Ils craignaient qu’entreprendre ensemble puisse nuire à notre relation.

Mais au contraire, cela n’a rien changé du tout. Nous passons encore plus de temps ensemble donc on est encore plus heureuses. Et nous sommes en capacité de tout gérer. Je dirais que, parce que nous nous connaissons parfaitement, tout fonctionne très bien.

Beaucoup d’entrepreneurs le disent : leur entreprise est un peu comme leur bébé. Est-ce votre cas ? Holy Owly fait elle partie de votre famille ?

J.B : Complètement ! Je dis souvent autour de moi que c’est mon troisième bébé et le quatrième de Stéphanie. Toute la famille contribue au projet et il fait partie du quotidien de chacun. Les enfants ont été beta testeurs et ils sont habitués à nous voir beaucoup travailler. Ils sont aussi contents de contribuer.

Je pense que nous le considérons vraiment comme un enfant supplémentaire de la famille et nous vivons l’expérience d’autant plus. L’entrepreneuriat c’est tellement nourrissant…

Imaginez-vous transmettre un jour votre entreprise à vos enfants ?

J.B : C’est difficile de se projeter car nous ne savons pas jusqu’où nous irons. Maintenant, si cela pouvait être le cas, ce serait fabuleux. Mais, ce que nous voulons surtout pouvoir offrir à nos enfants c’est le goût de l’entrepreneuriat, qu’ils puissent choisir leur projet, leur entreprise.

Mais bon, pourquoi pas, si demain nous nous développons et que l’un de nos enfants souhaite poursuivre cette aventure, ce serait pour nous une grande fierté.

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