« Dès qu’il y a un public, il peut contribuer » Arnaud Burgot, Ulule

« Dès qu’il y a un public, il peut contribuer » Arnaud Burgot, Ulule

Publié le 8 janvier 2024

Vous connaissez très probablement Ulule comme plateforme de financements participatifs. Mais saviez-vous que depuis 2020 c’est aussi un centre de formation, et une marketplace engagée ? Si la réponse est non, c’est que vous avez besoin d’une petite mise à jour sur cette succes story hexagonale. Arnaud Burgot, Dirceteur général d’Ulule s’en charge pour vous.

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Racontez-nous-en quelques mots l’histoire d’Ulule

AB Ulule a vu le jour en 2010, mais son origine remonte bien avant. Alexandre Boucherot, l’un des fondateurs, avait lancé Fluctuat.net en 1998, le premier webzine culturel de France. Rapidement, les internautes ont exprimé le désir de nouvelles fonctionnalités. Monétiser des médias gratuits est toujours un exercice complexe,  il a alors proposé aux lecteurs de soutenir le media par une souscription en ligne. Et les utilisateurs ont envoyé des chèques… C’était la première étincelle : dès qu’il y a un public, il peut contribuer.

En sautant dans le temps, en 2008, les réseaux sociaux démarrent, le paiement en ligne se généralise. Le contexte est favorable à cette aventure entrepreneuriale. En 2010, Alexandre Boucherot et Thomas Grange montent Ulule tel qu’on le connait aujourd’hui. Ils avaient la conviction que c’était le bon moment pour se lancer. C’est à ce moment là que je les rencontre, et je rejoins l’aventure quelques mois plus tard.

Comment Ulule a-t-il évolué depuis son lancement ? Quelles ont été les étapes clés ?

AB De 2010 à 2012, les créateurs et les médias ont commencé à comprendre ce qu’est le financement participatif. Puis de 2013 à 2015, Ulule est devenu grand public. Nous avons été invités partout pour parler de notre initiative. C’est à cette période que le premier texte de loi sur le financement participatif est apparu, renforçant l’intérêt des politiques. En 2013, nous avons commencé à travailler avec des entreprises qui voulaient co-financer des projets qui leur tenaient à cœur, avec BNP Paribas comme premier partenaire.

En 2015, nous avons obtenu la certification B Corp, et en 2016, nous avons réalisé notre première levée de fonds. Nous étions alors dans une période où l’écosystème était porteur, avec une attention croissante portée à l’entrepreneuriat à impact. Le label B Corp correspondait à notre vision. Chez Ulule, l’argent est un moyen et non une fin en soi. Notre levée de fonds avec Citizen Capital en lead et MAIF via leur fond Maif Avenir a été réalisée avec des acteurs qui nous ressemblent, dans le but d’élargir nos services et notre développement international. C’était une période de test et de développements, avec plus ou moins de réussite.

Quels critères utilisez-vous pour sélectionner les projets présents sur Ulule ?

AB Notre mode de fonctionnement est très particulier : tous les projets bénéficient d’un accompagnateur qui réalise des recommandations afin de maximiser son potentiel de collecte. Nous ne sommes pas un simple outil, mais un service. Nous avons par ailleurs des convictions éthiques fortes, donc nous refusons les projets qui ne respectent pas nos valeurs. Ulule est destiné à financer des projets d’utilité collective et structurée avec une portée large.

Quelles sont les réussites qui vous viennent à l’esprit ?

AB La liste est longue, difficile de choisir. Citons la marque de jeans 1083, les liseuses Lunii, SOS Méditerranée, le magazine Epsilon…

Comment Ulule accompagne-t-il les porteurs de projets tout au long de leur campagne ?

AB Nous mettons en avant certains projets sur les réseaux sociaux ou dans notre newsletter qui atteint 1,2 million de personnes. Nous ne pouvons pas décréter le succès des projets, mais nous pouvons l’amplifier. Le projet doit avoir la capacité d’intéresser un public large et correspondre à notre vision de l’entrepreneuriat en termes d’impact, de diversité, d’ouverture et de durabilité.

Quelles sont les enjeux du marché et les prochaines étapes à venir pour Ulule ?

AB En 2020, nous nous sommes diversifiés pour devenir un organisme de formation, certifié Qualiopi. Le modèle économique des plateformes n’est pas évident. Il faut réaliser des volumes très importants car les coûts de développement des plateformes est très élevé.

Il était donc nécessaire de diversifier le modèle économique. Nous sommes encore au début. Sur les 25 000 projets soumis sur Ulule chaque année, seuls 6000 se lancent. Il faut donc développer des formations pour accompagner ceux qui veulent créer et ce dès la maturation de l’idée. Cela passe par de la formation à l’entrepreneuriat à impact, du marketing digital, des bilans de compétence… Nous avons par ailleurs lancé une marketplace où nous mettons en avant des marques sui partagent nos valeurs.

On souhaite quoi à Ulule pour 2024 ?

AB De continuer à prendre du plaisir dans tout ce que nous faisons.

 

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