Les effets pervers des logiciels de recrutement en entreprise

Les effets pervers des logiciels de recrutement en entreprise

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Selon une étude de la Harvard Business School, les logiciels de tri des CV en entreprise ne sont pas au point. Certains conduisent à faire l’impasse sur de bons profils pour de mauvaises raisons. Si les recruteurs le savent, ces plateformes restent encore largement utilisées.

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Le tri automatisé des CV n’est pas optimal. C’est l’alerte que lance une étude de la Harvard Business School, alors que ces logiciels arrivent en France. Déjà largement utilisés par les recruteurs aux Etats-Unis, au Royaume-Unis et en Allemagne, les résultats ne sont pas au rendez-vous. En effet, certaines plateformes automatiques écartent de bons dossiers et nuisent à la diversité des candidats. Une situation dommageable alors que les entreprises de nombreux secteurs connaissent des pénuries de main d’œuvre.

Des logiciels de recrutement trop excluants

Ces logiciels, appelés ATS (Applicant Tracking System) et RMS (Recruiting Management System), permettent de gérer le flux de candidatures. Et ce à chaque étape de la procédure : diffusion des annonces, base de candidats, tri des CV et planning des entretiens.

Le problème vient du paramétrage effectué pour réaliser ce tri. Notamment en éliminant par exemple les candidats par niveau d’études, mots-clés, ou « trous » dans les CV. Pourtant ces derniers peuvent simplement résulter d’une grossesse ou d’un problème de santé de longue durée. Ainsi les employeurs se coupent d’un vivier de candidats. Cela vient notamment du fait que le paramétrage se base sur des critères d’exclusion plutôt que sur des critères positifs. Des faiblesses parfois mineures dans les CV, dans un système totalement automatisé, suffisent à éliminer un candidat à fort potentiel.

Un marché en plein essor qui s’impose en France

Cependant, face à l’explosion du nombre de candidatures par offre d’emploi, sous l’effet d’internet, les entreprises misent sur l’automatisation pour réduire les coûts de recrutement. L’étude d’Harvard estime que le marché des technologies RH passera de 1,75 milliard de dollars en 2017, à 3,1 milliards en 2025.

Dans l’Hexagone, une étude d’HelloWork publiée en 2019 indiquait que 46% des recruteurs avait recours à un ATS pour la gestion des candidatures. Un autre site d’offres d’emploi, Qapa, qui a interrogé 135.000 responsables RH français en 2020, indique que 51% des recruteurs seraient prêts à confier le tri des CV à un algorithme. Reste donc à améliorer ces systèmes et les lois qui les encadre. Car la CNIL affirme qu’en Europe la règlementation sur la protection des données interdit d’exclure des candidats uniquement par analyse automatique. Toutefois, dans les faits, rien ne permet de surveiller cette pratique. Les entreprises ne sont pas non plus contrainte de divulguer leur algorithme pour trier les CV.

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